Christine Germain : Soirs menteurs
Livres

Christine Germain : Soirs menteurs

Christine Germain clôt un triptyque sur «l’étal des fragilités» avec le livre-disque Soirs menteurs. On gagne vraiment à glisser la galette dans le lecteur et à mettre un casque, la voix de chambre à coucher de la poétesse et les délires schizophréniques du platiniste Martin Tétreault donnant du relief à un texte convenu. Il faut décrocher l’image coup-de-poing pour que le grand mensonge du crépuscule ne laisse pas un fade goût de succédané en bouche, et Germain y parvient rarement. On se trouve donc quelque part entre les contre-culturels (sans jamais que l’on atteigne le fond du baril de l’abjection qui révèle à soi-même), Fernand Durepos, qu’elle cite en exergue (sans le côté Paul Éluard des ruelles), et le conte urbain (sans la consistance du récit). On garde malgré tout l’oreille tendue et l’oeil hagard: «Au centre-ville / Dans la structure d’une salle de spectacle / Il l’a prise par en arrière // Lorsqu’ils descendent / en s’accrochant aux poutres de métal / des itinérants les applaudissent». Éd. Planète rebelle, 2010, 51 p.