Peter de Wit : Burqa fashionista
À une voisine qui lui demande si elle souhaite l’arrivée du printemps, une austère silhouette revêtue de noir, en tous points identique, répond à travers son petit grillage: «Je ne sais pas trop, faut que je demande à mon mari.» Hormis trois ou quatre gags à l’humour grinçant (sur l’excision notamment), c’est sur le mode d’une légèreté inoffensive que le dessinateur néerlandais Peter de Wit aborde le délicat sujet de la burqa, dont le port soulève la polémique dans la plupart des contrées occidentales. Au marché, chez l’esthéticienne, sur les pentes de ski ou devant leur téléviseur, ces femmes interchangeables dont on ne voit jamais le visage semblent curieusement prêtes à tout pour se singulariser. Soumises à leur mari et à des moeurs moyenâgeuses, leur promptitude à dénoncer toute volonté d’émancipation chez leurs congénères, en contrepartie, fait d’elles de bien tristes personnages. Éd. Presses de la Cité, 2010, 62 p.