Soirée de poésie de Saint-Venant-de-Paquette : Au bout du sentier
Avec le thème Terres prochaines, la soirée de poésie de Saint-Venant-de-Paquette prend des allures de voluptueux cortège funèbre pour un fragile volatile.
Matthieu Petit
Sur l’affiche: un oiseau mort. Ce petit corps inerte est le point de départ de l’imagerie à prévoir lors de la prochaine soirée de poésie de Saint-Venant-de-Paquette. Un choix adéquat au dire du poète François Hébert, animateur de cet événement qui revient tous les deux ans. "Qu’est-ce qu’il fait là, cet oiseau? C’est un oiseau de bonheur ou de malheur? C’est devenu un animal fétiche, qui nous provoque un peu, nous secoue les puces. C’est mieux qu’une affiche classique avec un champ et des jolis coquelicots. (rires)"
Le thème Terres prochaines s’ajoute à cela pour guider les tergiversations lyriques des artistes invités. "Ça peut être beaucoup de choses. Ça fait appel aux notions géographique et temporelle. Et puis, ça permet aux poètes de rêver chacun à leur façon. C’est rassembleur pour une soirée comme celle-là." Et c’est important pour une petite communauté comme celle de Saint-Venant-de-Paquette. "En région, on sait qu’il y a l’agriculture, mais il faut aussi de la culture. Les gens du village viennent et ils apprécient cette irruption de poètes un peu inopinée, un peu surprenante. Je pense que la beauté des lieux et la beauté des mots font un ménage intéressant."
MOINS ÇA CHANGE, MIEUX C’EST
Pour avoir été de l’an un de cette campagnarde soirée de poésie, on demande à François Hébert ce qui a changé depuis. Sa réponse étonne. "Pas grand-chose. Moi, j’aime justement ça parce que ça ne change pas. Les balles de foin sont toujours là. L’église est toujours belle. Richard Séguin est là. Il va s’adjoindre deux musiciens, un contrebassiste qui était là l’an dernier et qui est excellent [François Martel], ainsi que Gilles Bélanger, qui a fait le disque Douze Hommes rapaillés, l’hommage à Gaston Miron." L’orchestre est de calibre, mais sa place demeure secondaire. "Les musiciens improvisent lors des lectures. Je trouve qu’ils le font avec une belle discrétion, une sympathie intelligente par rapport aux poèmes. Parfois, la parole se retrouve toute seule car on n’a pas toujours besoin de musique."
Pour cette cinquième édition de la soirée de poésie de Saint-Venant-de-Paquette, une mixité de lecteurs a été conviée au pied des Appalaches. "On essaie de mélanger les poètes, d’avoir des gens de partout, dont de la région. Il y aura Louise Marois, qui habite le village, et July Giguère, qui est de Sherbrooke. Danielle Fournier habite Montréal, mais elle a déjà eu une maison à Saint-Venant-de-Paquette, donc pour elle, ça sera un retour émotif. Joël Des Rosiers, c’est le poète haïtien bien connu. Hélène Dorion et Denise Desautels n’ont plus besoin de présentation. Quant à Danny Plourde, c’est un jeune poète assez spectaculaire, politiquement engagé. Il va mettre un peu de furie sympathique dans le lot."
L’animateur poursuit: "On voulait des poètes qui ne vont pas nous ennuyer. La poésie peut être quelque chose de familier, de familial, de proche… On ne voulait pas une poésie narcissique, de gens qui se prennent pour d’autres." Et quel rôle jouera-t-il au cours de cette soirée? "Je vais mettre de la bonne humeur là-dedans, présenter les gens de façon intelligente à partir de leurs poèmes. Ils sont comme vous, comme moi, et ils essaient de tenir parole."
Le 21 août à 20h
Dans le sentier poétique de Saint-Venant-de-Paquette
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