Rentrée hors Québec : À la carte
Livres

Rentrée hors Québec : À la carte

Bien sûr, il y aura le dernier Nothomb et un énième Éric-Emmanuel Schmitt, mais la dense et folle rentrée hors Québec peut tabler sur des titres autrement plus surprenants que nous proposent jeunes plumes et écrivains consacrés.

La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq

Attendu depuis cinq ans et tout juste paru en France, La Carte et le Territoire serait un candidat sérieux au Goncourt 2010, selon le Nouvel Observateur qui y voit un Michel Houellebecq apaisé, moins vulgaire et ayant "pris du coffre". Consacré à l’art contemporain, ce nouveau roman s’ouvre sur la relation entre un peintre et Houellebecq lui-même, le premier désirant obtenir du second une préface pour le catalogue de son exposition. Une deuxième partie, écrite sur le mode du polar, met en scène le meurtre sordide de l’écrivain et son propre enterrement…

Éd. Flammarion, septembre.

Même le silence a une fin d’Ingrid Betancourt

La maison Gallimard en fait le titre-vedette de sa rentrée, et nous nous intéresserons évidemment à ces mémoires rédigés au lendemain de sa libération par celle qui reste l’otage la plus célèbre du 21e siècle. Aux mains des FARC durant six ans, Ingrid Betancourt se penche sur ses conditions de détention et celles de ses compagnons au milieu de la jungle colombienne où geôliers et bourreaux avaient l’âge de ses propres enfants. On promet un livre qui, au-delà de l’anecdote, retrace un véritable "itinéraire spirituel", forçant le respect.

Éd. Gallimard, septembre.

Les Bulles de Claire Castillon

L’hiver dernier, nous avons couvert la parution de son roman Les Cris, dans lequel Claire Castillon prenait le prétexte d’une rupture amoureuse pour explorer le mécanisme créatif de l’écrivain. Un propos d’une grande originalité qui aura peut-être son pendant dans ce recueil de nouvelles où le miroir est davantage tendu au monde extérieur. L’ancienne présentatrice de la télévision française, traduite dans près de 20 langues, y propose une galerie de personnages dont sont exposés avec humour la folie douce, la mauvaise foi et les obsessions du quotidien.

Éd. Fayard, septembre.

Demain j’aurai vingt ans d’Alain Mabanckou

L’écrivain congolais, qui enseigne aujourd’hui à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), s’était mérité le Renaudot 2006 pour la langue truculente et inventive de ses Mémoires de porc-épic. Dans un roman autobiographique, Alain Mabanckou se penche maintenant sur son enfance à Pointe-Noire dans les années 70, son alter ego prénommé Michel découvrant son amour des femmes et sa vocation d’écrivain. Une chronique familiale et politique dont la première phrase est: "Dans notre pays un chef doit être chauve et avoir un gros ventre." Ça promet!

Éd. Gallimard, septembre.

Apocalypse bébé de Virginie Despentes

Détectives privées mal assorties, une "lesbienne volcanique" et une "hétéro à basse fréquence" entreprennent de retrouver Valentine, une adolescente aperçue pour la dernière fois sur un quai de métro parisien et dont d’édifiantes photos la montrent terriblement expérimentée avec les garçons. Écrivaine et cinéaste emblématique de notre époque, auteure de Baise-moi, Virginie Despentes signe ce road-novel qui mènera ses héroïnes jusqu’en Espagne, croisant sur leur route toute une diversité de types sociaux, la satire l’emportant ici sur le polar.

Éd. Grasset, septembre.

Dans la mire /

Août /

Le Coeur régulier d’Olivier Adam
(Éd. de l’Olivier)

Septembre /

L’Insomnie des étoiles de Marc Dugain
(Éd. Gallimard)

Otage d’Élie Wiesel
(Éd. Grasset)

Que tous nous veuille absoudre de Stéphanie Janicot
(Éd. Albin Michel)

La vie est brève et le désir sans fin de Patrick Lapeyre
(Éd. P.O.L)

L’Été de la vie de J. M. Coetzee
(Éd. du Seuil)

Octobre /

Des éclairs de Jean Echenoz
(Éd. de Minuit)

Anatomie d’un instant de Javier Cercas
(Éd. Actes Sud)

Indignation de Philip Roth
(Éd. Gallimard)

Novembre /

L’Homme inquiet de Henning Mankell
(Seuil Policiers)