Après avoir fait ses classes à travers divers projets, dont la série Moréa qu’il cosigne avec le scénariste Arleston, le Québécois Thierry Labrosse se charge pour la première fois et des dessins et de l’histoire. Bienvenue dans le Montréal du prochain siècle, en 2111 pour être précis, alors que la métropole a été redessinée par la montée des eaux, sorte de Venise futuriste et déglinguée dans laquelle on circule en bateau. Sur les pas de Riel, jeune homme ayant quitté son patelin pour vivre l’aventure de la grande ville, on découvre une petite société au bord de la guerre civile, un groupe rebelle déterminé exigeant des autorités que les récents progrès de la lutte au vieillissement profitent à tous et pas seulement aux riches. Sans rien révolutionner, le récit est bien mené, le dessin, maîtrisé – Labrosse paraît moins obnubilé qu’auparavant par le buste de ses héroïnes, ce qui donne un peu de sérieux à l’ensemble -, faisant d’Ab Irato («sous le coup de la colère», en latin) une série promise à un beau succès. Éd. Vents d’Ouest, 2010, 56 p.