Francis Catalano : Sur le pouce
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Francis Catalano : Sur le pouce

C’est avec beaucoup de fierté que Francis Catalano a reçu le Grand Prix Quebecor du Festival international de la poésie 2010 pour qu’une lueur des lieux, un lumineux recueil qui parle d’espace.

qu’une lueur des lieux s’ouvre sur une citation de Valère Novarina: "L’organe du langage, c’est la main." Les lecteurs les plus futés y verront un indice sur le sujet véritable du recueil. Car si ce dernier ressemble a priori à un carnet de voyage, il se veut plutôt le deuxième "tome" d’une quintologie sur les différents doigts de la main.

"J’ai écrit un livre de poésie en 2001 qui s’intitulait Index. C’est le titre même de ce recueil qui m’a amené à penser à cette idée-là, de faire une oeuvre en cinq parties qui traiterait de la symbolique de la main", explique Francis Catalano. Ainsi, après le "doigt pointeur", le poète s’est intéressé à celui qui sert à la préhension: le pouce. "C’est le doigt qui est le plus éloigné dans la main par rapport aux autres, d’où cette idée d’éloignement, d’espace. Le pouce est aussi une unité de mesure. Je me suis donc dit qu’en écrivant des poèmes sur l’espace, le territoire, j’arriverais à cerner la symbolique du pouce. C’est de là qu’est né qu’une lueur des lieux."

Dans le livre publié aux éditions de l’Hexagone, on voyage beaucoup. Les mots nous transportent du Québec à la côte est américaine, de Cuba au Grand Cayon. Des endroits qui, par la magie de l’écriture, défilent sous nos yeux, un peu comme lorsqu’on regarde un paysage par la fenêtre d’une voiture en marche. "On parle souvent du temps qui passe vite, mais c’est la même chose pour l’espace. On peut souvent faire le même trajet, pis, oups! ne pas s’être rendu compte qu’il y avait telle chose, telle fissure dans ce mur-là, par exemple. Pourtant, on peut être passé là mille fois. Il y a toujours quelque chose de nouveau dans l’espace."

DU TEMPS

Ce deuxième recueil de Catalano aura exigé cinq ans de travail. "Les premiers poèmes ont été écrits en 2005 en Arizona", se souvient l’auteur. Une cadence lente qui n’est pas inhabituelle pour le poète et traducteur, qui planche actuellement sur un nouveau projet de poésie. "J’écris sur les quatre saisons. C’est ma thématique. J’ai mon titre de travail: les quatre demi-vérités. Je laisse ça pousser. C’est comme une plante. On ne peut pas tirer dessus pour qu’elle grandisse plus vite. Il faut la laisser pousser toute seule. Alors, je ne fais que l’arroser, dit-il un sourire dans la voix. Je laisse le temps faire son action. Je n’ai vraiment pas le sentiment d’urgence de ce côté-là. Je laisse les choses aller tranquillement."

Francis Catalano participera à plusieurs activités dans le cadre du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. Pour connaître l’horaire, consultez le www.fiptr.com. ?

qu’une lueur des lieux

de Francis Catalano

L’Hexagone, 2010, 96 p.

Qu'une lueur des lieux
Qu’une lueur des lieux
Francis Catalano
Éditions de l’Hexagone