Michel Tremblay : Le Passage obligé
Livres

Michel Tremblay : Le Passage obligé

Voilà refermée la «Diaspora des Desrosiers», tétralogie comprenant aussi La Traversée du continent, La Traversée de la ville et La Traversée des sentiments, venue rappeler à qui l’aurait oublié, à raison d’une parution par année depuis 2007, que Michel Tremblay est également un romancier de premier plan. Tandis que Maria désespère, partagée entre son désir de faire venir auprès d’elle sa famille, à Montréal, et sa quasi-certitude d’étouffer quand ce sera fait, elle qui a tellement soif de liberté, sa fille Nana (Rhéauna) grandit trop vite dans ce village de Saskatchewan où elle vit avec ses grands-parents, ses deux soeurs et son frère. À 12 ans, elle doit déjà tenir maison, sa chère grand-mère succombant peu à peu à sa «maladie de femme». Heureusement pour ce petit esprit vif et curieux de tout, il y a la littérature, en particulier les contes fantastiques de Josaphat-le-Violon. Trois d’entre eux, insérés dans le roman, permettent à l’écrivain – décidément habile – de métaphoriser, à grand renfort de spunkies et autres lutins, quelques-uns des segments dramatiques fondamentaux de son oeuvre, à commencer par la naissance de Gabriel, l’enfant issu de l’inceste. Ainsi s’achève l’un des cycles romanesques les plus poignants de la littérature québécoise récente, qui vient jeter un éclairage nouveau sur une galerie de personnages de plus en plus indissociables de notre imaginaire collectif. Éd. Leméac / Actes Sud, 2010, 256 p.

Le Passage obligé
Le Passage obligé
Michel Tremblay
Leméac