L’auteur de Garage Molinari et Ceci est mon corps ajoute une pierre à une oeuvre qui, pour son exigence comme pour son humanité, occupe décidément une place à part dans notre littérature. Le styliste revisite ici, à travers un roman écrit au «nous», un «nous» compact, qui incarne l’écrivain et ses cinq frères et soeurs, ce temps de l’enfance où le caractère se frotte au réel et se forme pour de bon. Si Cette année s’envole ma jeunesse, livre précédent de Beauchemin, était le livre de la mère – et plus précisément du deuil de la mère -, celui-ci est sans conteste le livre du père, la figure paternelle, distante, un peu triste mais néanmoins aimante, se dégageant au fil des instantanés captés à même le quotidien familial. Du grand art, encore une fois. Éd. Québec Amérique, 2010, 156 p.