Sofi Oksanen : Purge
Quand on ouvre un livre dont on sait qu’il a raflé, depuis sa parution en 2008, tous les prix littéraires d’Europe du Nord et plus récemment le convoité Femina étranger, les attentes sont telles que l’on craint, c’est inévitable, d’être déçu. Mais Purge ne déçoit pas. Il remue, il choque éventuellement, mais ne déçoit pas. Dans ce roman à cheval sur plusieurs époques (on va et on vient de la Deuxième Guerre mondiale à l’éclatement du bloc soviétique, au début des années 1990), la rencontre de la vieille Aliide, qui vit seule au creux de la campagne estonienne, et de la jeune Zara, une inconnue trouvée un jour évanouie devant sa maison, va être le point de départ d’un fascinant drame familial, dans lequel se heurtent les thèmes du chaos politique, de l’amour fou et de la culpabilité. Trad. du finnois par Sébastien Cagnoli. Éd. Stock, 2010, 408 p.