Assisté social et misanthrope, Paul assassine son voisin du haut, obèse trop bruyant à son goût, puis le berger allemand de celui-ci dont il veut faire cesser les hurlements. Coincé entre les inspecteurs de police qui mènent l’enquête et par son agent du ministère de la Pauvreté et du Harcèlement qui veut l’obliger à se présenter à des entretiens d’embauche, il doit également faire face aux problèmes de grossesse de son ex-petite copine, Claudel, brillante universitaire maîtrisant l’art du plagiat si nécessaire à sa profession. À eux deux, ils forment un couple hautement improbable, issu de l’imaginaire sans frein de Daniel dÄ, dont l’écriture truculente, composée de phrases-fleuves faisant l’économie de toute rectitude politique, procure un plaisir de chaque instant. Paul et Claudel, s’il affiche un cynisme (assumé), plaît d’abord et avant tout pour son exploration de la langue, portée bien au-delà de ses limites traditionnelles. Éd. Hurtubise, 2010, 216 p.