Gail Scott : My Paris
Telles une héroïne de Balzac, la Nadja de Breton ou la Deneuve de Belle de jour, la narratrice de My Paris erre dans les rues de la Ville lumière, les sens en alerte, captant la lumière, les sons et les odeurs d’une cité qui séduit mais ne se laisse jamais totalement posséder. C’est Gail Scott, écrivaine anglophone installée au Québec, qui signe ce livre atypique, plus apparenté au carnet qu’au roman et composé de phrases brèves, en saccades, qu’envahissent une multitude de motifs urbains, des toponymes célèbres et des références littéraires. Un Paris d’Américain et d’étranger – il faut bien le dire – qui est davantage celui de Gertrude Stein et de Walter Benjamin que celui de Marcel Proust, mais rendu sur le mode d’une sensualité si invitante qu’on se laisse prendre peu à peu par ce texte d’une poésie troublante, d’une belle modernité. Trad. par Julie Mazzieri. Éd. Héliotrope, 2010, 240 p.