Jean-Marc Beausoleil : Blanc Bonsoir
Avant de se déliter dans la cocaïne et dans un servile job de pigiste, Frédéric se pousse en Haïti. Là-bas, il enseignera le français et caressera les courbes caribéennes de Louisiane. Il tiendra un journal aussi; comment occuper autrement ses congés dans un pays sans électricité? «Je songe à écrire [.] un Vésuve littéraire qui saisirait les gens là où ils sont, comme ils sont, sans explication.» Jean-Marc Beausoleil aurait dû s’en tenir à ce programme et ne pas appesantir son Blanc Bonsoir d’un didactisme (sur la négritude, l’aide internationale) qui n’a pas sa place dans un roman. Aurait mieux fallu également ne pas plaquer une chute inutile. Parce que lorsqu’il invite simplement à se lover avec son narrateur dans un hamac d’indolence ou à entrer en transe au coeur d’une procession de rara, la caresse est chaude. Éd. Triptyque, 2011, 183 p.