Paule Doyon : Plume d'ici
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Paule Doyon : Plume d’ici

Virevoltant depuis 40 ans aux quatre vents, entre la nouvelle et le roman, la poésie et le conte pour enfants, la plume de Paule Doyon sera honorée cette année par le prix Adagio.

Remis par le conseil d’administration du Salon du livre de Trois-Rivières chaque année impaire depuis 2003, le prix Adagio honore un auteur d’ici en soulignant l’ensemble de sa carrière. "Au fond, tout le monde qui est assez âgé le reçoit", plaisante Paule Doyon, dont l’oeuvre compte maintenant une soixantaine de livres. "Je ne m’y attendais pas. C’est une belle reconnaissance, car c’est pour tout ce que j’ai écrit."

En plus de son prix, la femme recevra une bourse de 500 $ lors de la cérémonie d’ouverture du Salon du livre, et sera en entrevue avec l’auteur Réjean Bonenfant le dernier jour de l’événement.

"Ça donne une belle visibilité", admet l’auteure, établie en Mauricie depuis une cinquantaine d’années. "S’il fallait se fier aux ventes, ce serait déprimant. On est toujours sans réponse. Alors ça fait plaisir de s’apercevoir qu’on parle à quelqu’un!"

Selon elle, c’est un métier bien ingrat que celui d’être écrivain en région. "C’est difficile de se faire publier", souligne la femme qui s’en charge maintenant elle-même, grâce à En Marge, la petite maison d’édition d’une amie, qui offre les bouquins sur Internet. "Et puis quand on est publiés, on n’est pas distribués, il n’y a pas de publicité, nos livres se retrouvent peu ou pas dans les librairies."

Pourtant, même si personne ne la lisait, Paule Doyon écrirait quand même. "Je le fais et je suis obligée de le faire. C’est dans mon coeur, je le fais par plaisir, par passion." Parmi toute son oeuvre, c’est de sa poésie qu’elle est le plus fière. "C’est l’écriture la plus belle, la plus profonde, à travers laquelle on va le plus loin. C’est la beauté", définit-elle en indiquant que tous les écrivains rêvent d’être aussi poète. "La poésie, c’est comme un cadeau. Les phrases arrivent, toutes belles, toutes prêtes."

Paule Doyon mène toujours plusieurs projets d’écriture en simultané, sans vraiment vouloir en parler. "Si j’en parle, mon inspiration s’arrête. Quand j’écris, je ne fais pas de plan, je ne sais jamais où ça va me mener", explique-t-elle, en comparant son processus au visionnement d’un film. "J’ai hâte d’arriver à la fin pour voir le résultat. C’est ça que je trouve fascinant!"