Ce qui séduit, a priori, c’est le narrateur, un vrai perdant, mais hautement sympathique. Maxwell Sim, 48 ans, est inadéquat, dans la sphère intime aussi bien que publique, en amour et en famille aussi bien qu’en société. On se délecte de son humour, si britannique, de son point de vue à la fois lucide et naïf sur les dérives de la société contemporaine, un monde qui ne cesse de repousser les limites du virtuel. Puis, c’est l’intelligence de la structure qui finit par nous ravir. Une de ces constructions implacables dont l’auteur de Testament à l’anglaise et La maison du sommeil a le secret. Le périple de Max est un vibrant hommage à la littérature, en particulier à T.S. Eliot, un hommage au pouvoir qu’ont les histoires de relier les époques, les générations et les destins, et peut-être même de guérir les êtres, de les réconcilier avec eux-mêmes et avec les autres. On en sort ému et épaté. Trad. par Josée Kamoun. Éd. Gallimard, 2011, 449 p.