François-Bernard Tremblay et Sylvie Marcoux / Proximités : S’écrire
Fruit d’une correspondance poétique, Proximités a fait naître une collaboration très intéressante entre les auteurs François-Bernard Tremblay et Sylvie Marcoux.
C’est une règle d’usage: on rencontre une vieille connaissance par hasard et après un brin de jasette, on prévoit une activité quelconque ensemble. On sait pertinemment que les chances que ce rendez-vous ait vraiment lieu sont faibles, mais qui sait? Quand le coauteur François-Bernard Tremblay nous parle de la genèse de Proximités, c’est justement cet exemple du quotidien qui nous vient en tête. "Des fois, tu parles avec quelqu’un qui aimerait se lancer dans l’écriture d’un truc mais qui dit ne pas trop avoir le temps et là, tu lui suggères une collaboration en sachant que ça en restera probablement là. Proximités, ça a commencé un peu comme ça. C’était un truc jeté en l’air. Sylvie Marcoux me racontait qu’elle avait commencé à faire des haïkus et je lui ai demandé de me les envoyer. Après quelque temps, elle a passé la barrière de la timidité en partageant ses textes avec moi. Je lui ai répondu par un autre haïku et on a vu le potentiel d’une correspondance. On s’est fixé des règles et ça a fini par donner Proximités."
Parmi ces règles, le souci de constance fut probablement celle qui aura permis au projet de se rendre à terme. "On l’a vraiment écrit au jour le jour. Sinon, on savait qu’il y avait un risque que ça traîne et qu’après deux semaines, on perde le fil."
À la lecture de Proximités, l’exercice de relier chaque haïku avec son prédécesseur nous permet de basculer dans une multitude d’environnements, d’ambiances et de champs lexicaux. Tantôt, la féérie de l’hiver se mutera subtilement en un ring. Souvent inspiré du quotidien de Tremblay et de Sylvie Marcoux, le lyrisme de Proximités dresse une fenêtre sur notre propre existence. "Il y a beaucoup d’insides dans les textes, mais il n’y a que nous, les auteurs, qui savons vraiment à quoi elles font référence. J’ai eu peur que ça mine un peu le plaisir des lecteurs, mais au contraire, certains croient tout simplement qu’un tel poème s’adresse directement à eux, alors que ce n’est pas le cas. On peut donc dire qu’on réussit à toucher les lecteurs en quelque sorte!"
Proximités
de Sylvie Marcoux et François-Bernard Tremblay
Les éditions SM, 2011, 75 p.