Professeur invité à l’Université Carlos III en banlieue de Madrid, Joseph Facal a vécu l’année académique 2009-2010 au pays de ses ancêtres, tenant un carnet dont certains segments ont déjà été publiés dans Le Journal de Montréal. Loin des corridors des HEC, l’ancien ministre péquiste se livre avec une belle générosité dans les pages qu’il a maintenant choisi de réunir chez VLB, pages habitées par ce double mouvement de plongeon au coeur des racines et d’appréciation d’un Québec que la distance permet d’envisager plus clairement. Perdant rarement son oeil d’économiste, l’auteur passe ainsi de la dictature franquiste à l’«interculturalisme», quand il n’y va pas d’une charge bien sentie contre les politiques onusiennes. Les amoureux de l’Europe se reconnaîtront notamment dans ces lignes où Facal oppose notre amnésie collective au sens aigu de l’histoire que l’on retrouve à chaque coin de rue dans les villes du Vieux Continent. VLB éditeur, 2011, 152 p.