Robert Lévesque : Déraillements
Dans un recueil d’essais fouillant la relation intime de l’artiste à l’univers ferroviaire, Robert Lévesque accompagne ses «amis» dans des itinéraires farfelus ou charnières. Fuyons donc avec Arthur Buies, consolons Barthes qui pleure sa mère, amusons-nous d’un Léautaud à la remorque de sa maîtresse, trouvons le sommeil avec Ravel. C’est à croire que le train a été inventé spécialement pour les écrivains, bêtes désirantes et farouches qui rêvent dans la couchette et font des rencontres inespérées dans le wagon-restaurant. Lévesque a tout lu, ce qui lui permet de nuancer une bribe de récit tirée d’une biographie en la confrontant à une correspondance. Brillant trompeur, le critique fait mine de ressasser des anecdotes quand il illumine, en fait, certaines des oeuvres les plus importantes des derniers siècles. Éd. du Boréal, 2011, 176 p.