Isabelle Courteau et José Acquelin / Festival de la poésie de Montréal : La vie en vers
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Isabelle Courteau et José Acquelin / Festival de la poésie de Montréal : La vie en vers

Le Festival de la poésie de Montréal, c’est six jours entièrement consacrés à la poésie sous toutes ses formes et dans tous ses états. On en parle avec Isabelle Courteau, directrice générale et artistique de la Maison de la poésie, et José Acquelin, invité d’honneur de cette 12e édition.

Pour sa douzième édition, le Marché de la poésie s’offre rien de moins qu’une nouvelle identité. Désormais, ce sera le Festival de la poésie de Montréal. Mieux, il déménage pour investir la Casa d’Italia, fraîchement rénovée, et en faire un de ses lieux phares. Selon Isabelle Courteau, directrice générale et artistique du festival, cette évolution répond aux exigences de la poésie contemporaine.

"Depuis 12 ans, on a vu le paysage poétique québécois évoluer considérablement. Beaucoup de jeunes poètes ont fait leur apparition (on est passé de 50 nouveautés québécoises par an en 2000 à environ 90 aujourd’hui). Et ces jeunes sont désireux de porter leurs textes sur scène."

C’est pour cette raison aussi que le "marché" est devenu "festival", explique-t-elle. "Les gens avaient parfois l’impression que le mot "marché" renvoyait à une rencontre entre professionnels. On a voulu trouver une appellation plus inclusive et qui reflète mieux la réalité de l’événement." Car il s’agit bel et bien d’un festival: profitant des possibilités offertes par la nouvelle Casa d’Italia, les organisateurs ont fait le pari de l’éclectisme avec une programmation faisant cohabiter poésie, musique et arts visuels.

Invités d’honneur

Les deux invités d’honneur de cette 12e édition seront l’écrivain français Charles Juliet et le Québécois José Acquelin, lequel, présent au dévoilement de la programmation, s’est dit très touché par cette invitation. "Nous cherchons à mettre en avant des poètes à la fois connus et accessibles, lisibles, raconte Courteau. José est exactement celui qu’il nous faut: une personne capable d’incarner la poésie auprès d’un large public." Car telle est, au fond, la vraie ambition du Festival, "permettre aux gens de côtoyer la densité de la langue, leur rendre la poésie familière".

José Acquelin, qui s’est fait une spécialité de jouer avec les sons et les sens, ne dit pas autre chose. "Cet événement est primordial car il permet un dialogue entre les êtres et le monde avec la poésie pour langage. Il s’agit de réenchanter le réel avec une langue neuve, dépoussiérée, de faire entendre le pouvoir de la parole plutôt que la parole du pouvoir."

À surveiller

Parmi les temps forts de la programmation, on retiendra la facétieuse et poétique exposition de Jacques Brault et François Hébert, L’Usure des choses, à la Casa jusqu’au 29 mai. De même qu’un hommage à la poétesse Madeleine Gagnon sous forme de portrait textuel, scénique et musical. Et enfin – puisqu’on ne peut pas tout citer -, notons la projection, en primeur, du film Les Nuits de la poésie de Jean-Nicolas Orhon, qui promet d’être une magnifique plongée dans 40 ans de poésie québécoise, de 1970 à 2010.

Sans oublier, bien sûr, le désormais traditionnel Marché de la poésie, place Gérald-Godin, où l’on pourra faire le plein de nouveautés tout en rencontrant poètes et éditeurs.

www.maisondelapoesie.qc.ca