Poète et essayiste, Philippe Haeck se dit d’abord et avant tout lecteur. Bonne nouvelle, donc, qu’il ouvre grand la porte de sa bibliothèque pour une visite guidée en 96 fragments. À la fois désinvolte et grave, sur le ton alangui et résolu qu’inspire la noirceur, Pourquoi lis-tu au milieu de la nuit est le bréviaire d’un insomniaque qui vit par et pour la littérature. Haeck dresse des listes de romans aimés, ébauche des typologies (il distingue les «livres-souffles» des «livres-voix»), se remplit les poches de «phrases-talismans», de «phrases-lueurs», tend des albums bariolés à ses petits-enfants, erre en bon «piqué des livres» dans les bouquineries. «Quand je n’arrive plus à dormir, que les yeux sont bien ouverts, je sais qu’il me faut une parole chaude au milieu du sang pour retrouver la paix du sommeil.» L’Hexagone, 2011, 72 p.