Vingt ans après la tragédie, le massacre de Polytechnique est resté dans les mémoires tant collectives que personnelles et c’est ce qu’Élise Fontenaille tente ici de nous montrer. La romancière française, à travers plusieurs points de vue, ceux du tueur, des victimes et de leurs familles, nous plonge dans une analyse de société où haine du féminisme et malaise ethnique se mélangent pour donner le violent cocktail qui aboutit à la tuerie du 6 décembre 1989. L’auteure s’engage dans un voyage à travers Montréal et retranscrit le témoignage à la fois réel et fictionnel des protagonistes du drame, qui selon elle véhicule les chimères d’une société québécoise en mutation. Elle n’apporte malheureusement pas d’élément nouveau dans cette affaire que nous connaissons tous très bien de ce côté-ci de l’Atlantique, sans compter que la narration se révèle inégale, oscillant entre des lieux communs et des passages solennels qui desservent l’histoire initiale. Éd. Grasset, 2011, 180 p.