Roger Des Roches : Le nouveau temps du verbe être
Tristan Malavoy-Racine
On entre dans un livre de Roger Des Roches comme on entrerait dans une maison bringuebalante et superbe. Une maison dont les carreaux cassés laissent entrer beaucoup de musique et de vent, où les rayons des bibliothèques craquent sous le poids des mots; où la porte de la chambre, jamais tout à fait refermée, laisse entrevoir la fête des corps sous l’oeil d’un Christ cloué de travers. Ici, la parole n’est jamais extérieure à la chair, elle en provient, égrenant "des mots attachés aux muscles". L’auteur du spectaculaire dixhuitjuilletdeuxmillequatre (2008) fait montre une fois de plus d’une langue inventive, fondamentalement libre, qui n’appartient qu’à lui. Déglingué, orgiaque et pénétrant. Éd. Les Herbes rouges, 2011, 70 p.