Sans rien révolutionner sur le plan visuel, Jet d’encre accomplit haut la main sa mission d’offrir un panorama de la création littéraire actuelle. La 18e livraison de cette revue sherbrookoise s’ouvre sur l’entrée en scène cocasse des «Suspects de service» (Mathieu K. Blais, Jean-Philippe Martel et Dominic Tardif) qui l’ont dirigée. On y lira notamment une belle fantaisie de Mathieu Arsenault qui se demande si c’est pire maintenant qu’avant, le dialogue que la dramaturge Sarah Berthiaume entretient avec sa défunte perruche Julie Payette, les vers automobiles de Marie-Josée Charest. Mais parmi une profusion de textes lyriques composés à la première personne, la nouvelle «De l’inconvénient de vieillir» d’Alice Méthot apparaît comme un vrai coup de coeur, avec cette histoire d’une vieille dame et de son préposé aux bénéficiaires qui lui prodigue les derniers gestes d’affection de son existence. Printemps-été 2011, no 18, 152 p.