Accompagné des belles encres de Danielle Stanton, ce nouveau recueil de poésie de Julie Stanton se présente comme un diptyque dont chacun des deux pans fait écho à l’autre. Dédié à la fille disparue de l’écrivaine, Parfaitement le chaos hésite entre la faillite du monde, ce "siècle tragédie en travers la gorge", et une posture personnelle plus ou moins jouée: "moi-même légèrement bourreau et très dernière Cène"… Élie ma joie prend quant à lui la forme d’une "méditation au-dessus d’un berceau". Devant le souffle de l’enfant qui grandit, cédant à son magnétisme et à son abandon, l’on "guette l’esquisse d’une minuscule ouverture vers la conscience", "la Beauté qui se déploie avec ses gestes d’orfèvre". L’écriture de Stanton, éclatante, imagée, qu’on dirait sur le qui-vive, mime tour à tour les appréhensions et les illusions d’une voix lasse des égarements mondains et forte de sa propre présence. Éd. Les Heures bleues, 2011, 79 p.