Jean-Philippe Tremblay : Carnavals divers
«[C]‘est sûr elle n’est pas très poétique l’époque», constate Jean-Philippe Tremblay. Bien vu. Pourquoi écrire de la poésie, alors? Pour cracher au visage de tous les hermétismes, d’abord, puis pour tenter de reconquérir une certaine sincérité, celle que l’on a noyée «dans le beat les flashs les références bariolées d’ironie beaucoup trop loin de soi-même». Le poète-gars de bar n’a jamais digéré le grand mensonge du last call et ses voeux pieux. Amer, il guette la horde pressée de s’anesthésier dans la fête – toujours la fête! -, esclave de ce lent et aveuglant dérèglement de tous les sens. Un recueil de pénible lendemain de veille en souvenir de ce «spleen qui ne nous rassemble même plus», traversé par un sens aigu de l’aphorisme vertigineux, pour qui cherche à comprendre comment le party a cessé d’en être un. Éd. de l’Écrou, 2011, 79 p.