Jonathan Franzen : Freedom
Que s’est-il passé pour que les membres de la famille Berglund, modèle aux yeux de leurs voisins de Saint-Paul, Minnesota, glissent dans le chaos? Que s’est-il passé pour que Patty, ancienne joueuse de basket de haut niveau et maman réputée parfaite, remette tout en question et devienne à demi hystérique? Pour que Walter, son mari, accorde bientôt plus d’importance aux causes environnementales qu’à sa famille? Qu’est-ce qui a poussé leur fils Joey à plier bagage pour aller s’installer chez sa copine et ses parents républicains? L’auteur des Corrections (2002) aspire en un projet romanesque de grande amplitude tout ce qui modèle actuellement la société américaine, illustrant à partir de la trajectoire des Berglund, Patty surtout, dont un grand segment du livre se présente comme l’"autobiographie", les tiraillements politiques, économiques et sociaux qui ont mis à mal le rêve américain. Le tout sur un ton tragicomique déroutant au départ, mais auquel on ne résiste pas longtemps, ton que la traduction d’Anne Wicke rend plutôt bien malgré son aspect un peu franchouillard pour l’oreille québécoise. Éd. du Boréal, 2011, 720 p.