Pierre Demers : Poèmes chiens
Le poète Pierre Demers nous surprend une fois de plus avec son recueil intitulé Buster: poèmes chiens. Eh oui, parlons d’animaux.
Joël Martel
Photo : Claude Bouchard
C’est un piège. En fait, avant de s’attaquer à Buster, un livre à propos de son défunt chien, on est porté à croire que cette fois-ci, Pierre Demers mettra en berne son côté misanthrope et donnera dans la légèreté. Toutefois, comme le dit le vieil adage: chassez le naturel, il revient au galop. "Je finis tout le temps par tomber dans les mêmes patterns et trouver un filon afin de régler mes comptes avec l’environnement. Mais ça faisait longtemps que je voulais écrire sur ce chien-là, qui m’a occupé pendant une quinzaine d’années. J’avais deux versants, dont un qui est plus intime et qui est l’histoire d’un couple, et l’autre, celui d’une vie idéale pour un chien qui a le contrôle sur tout. Ce sont quand même deux versions de la même histoire."
En effet, le dernier bouquin de Demers traite bel et bien de sa relation avec Buster, un chien qui était en quelque sorte le maître du poète très coloré. "Après coup, je me suis aperçu que j’en mettais vraiment plus que ce que le client demandait. Je faisais n’importe laquelle des niaiseries pour lui. Pendant des années, je me suis barré de l’Île-du-Repos parce que là-bas, ils n’acceptent pas les chiens. Quand je me promenais, je courais les motels parce que je pouvais cacher mon chien et le faire rentrer par la porte d’en arrière."
C’est avec plaisir que Demers nous raconte avoir projeté un de ses films dans lequel Buster tenait une grande place lors du lancement de son dernier livre. "Chaque fois qu’il apparaissait à l’écran, j’avais demandé aux gens de japper. Donc on a jappé pendant 10 minutes."
Toujours dans la même veine d’humour, le polémiste a partagé avec nous ses stratégies de promotion peu communes afin de mousser les ventes de Buster. "J’ai pensé le diffuser dans toutes les animaleries et même y organiser des séances de signature. J’ai beaucoup de projets pour ce recueil-là. Ça se peut que j’élargisse mon public. C’est sûr que j’aimerais beaucoup que les animaux puissent le lire. Je suis convaincu que les animaux sont un lectorat de haut potentiel. Par exemple, Buster a toujours été mon premier lecteur de son vivant. Je lui lisais mes textes et ensuite, j’attendais son approbation avant de continuer."
Parmi ses autres projets, trois bouquins sont déjà prêts à publier, dont un qui risque fort bien de créer une certaine controverse. Disons que Demers a toujours le maire de Saguenay dans sa mire…
Maintenant que Buster a quitté ce monde pour le paradis des chiens, peut-on penser que Demers a clos un chapitre quant à la poésie animalière? "Entre-temps, j’ai trouvé une chatte sauvage dans le bois et je l’ai adoptée. Je l’ai nommé Madonna parce qu’elle se couche dans mes bobettes. J’ai l’impression que c’est le double de Buster. Peut-être qu’un jour, je sortirai un autre recueil, intitulé Madonna: poèmes chats."
Buster
de Pierre Demers
Éditions Trois-Pistoles, 2011, 110 p.
Du 29 septembre au 2 octobre
Au Centre des congrès Holiday Inn
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