Il a fallu un bon moment avant que les recensions littéraires n’entrent dans les bonnes habitudes de Voir. Un premier article, signé Jean Barbe, apparaît en décembre 1986: il s’agit d’un portrait de Roger Paré, prolifique auteur de littérature jeunesse dont la belle barbe blanche lui vaut d’être dépeint par le journaliste comme le « père Noël » des lettres québécoises. Quelques mois plus tard, en août 1987, l’hebdo se fait pardonner sa timidité en matière de livres en consacrant rien de moins que sa une à un certain… Dany Laferrière. Celui qui s’était fait connaître deux ans plus tôt avec Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer présente Éroshima, un livre témoignant d’un intérêt pour le Japon qui, on le sait, marquera l’oeuvre à venir. Jean Barbe, qui d’autre, réalise avec la nouvelle coqueluche des médias montréalais un très bel entretien, dans lequel le jeune écrivain à la moustache soignée, fringant comme tout, fait se côtoyer de près Éros et Thanatos.