Claude Beausoleil : Célébrations!
Comptez sur Claude Beausoleil pour célébrer la poésie lors du Salon du livre de Montréal. Discussion avec un invité d’honneur au sourire inaltérable.
Snober les salons du livre, très peu pour Claude Beausoleil. Poète et ambassadeur de la littérature québécoise à l’étranger, l’invité d’honneur du 34e Salon du livre de Montréal loue le grand brassage que ces "foires" permettent. "La culture de la librairie, ce n’est pas encore gagné au Québec, fait-il valoir. Je pense qu’il y a un assez grand nombre de gens qui vont visiter une foire – pour moi, le mot n’est pas péjoratif – comme le Salon, mais qui hésiteraient à entrer dans une librairie. C’est une occasion de rencontres inouïe. Pendant le week-end, je compte par exemple aller lire un poème de Nelligan au stand sur l’alphabétisation. Je comprends qu’on puisse être critique envers les salons, mais comme je viens d’un milieu où il n’y avait pas de livres, je ne peux nier le rôle primordial qu’ils jouent."
Et quelle place la poésie ("l’intériorité transformée par le langage") devrait-elle prendre dans ce pow-wow où les livres de recettes et autres biographies de starlettes font grand bruit? "Je vais souvent au Salon du livre de Paris et, si je compare, la poésie est très présente à Montréal. L’activité autour des poètes pourrait être maximisée, c’est certain. Mais quand est-ce qu’on voit 50 recueils de poésie acadienne dans une librairie à Montréal? Au Salon, c’est possible!"
Ancien critique au Devoir et à La Presse, le Poète de la Cité 2011 tient cet automne une chronique mensuelle à l’émission Médium large de la Première Chaîne de Radio-Canada. Il oppose un rassurant refus du discours chagrin quand on sollicite son avis sur la place, réduite à peau de chagrin, de la poésie dans les médias. "J’étais très sévère à ce sujet il y a quelques années à peine. Maintenant, je me méfie de tout ce qui pourrait sonner nostalgique. Il se passe différentes choses difficiles à mesurer, sur Internet entre autres. Quand on va dans les lectures, il y a toujours du monde. Il y a une effervescence autour de la poésie au Québec."
Prolifique, le chantre de la montréalitude fait paraître De plus loin que le vent, recueil composé d’un long poème sur la construction de la Place Ville Marie, d’une incursion au coeur du stérile microcosme banlieusard et de souvenirs de voyages sur le continent américain. "Je me sens emporté dans l’écriture quand il y a une possibilité de célébration. Oui, ma poésie en est une de célébration."
De plus loin que le vent
de Claude Beausoleil
Écrits des Forges, 2011, 156 p.
Salon du livre de Montréal
Du 16 au 21 novembre
À la Place Bonaventure