Dany Laferrière : L’art presque perdu de ne rien faire
Si les livres de Dany Laferrière étaient des alcools, celui-ci serait à ranger parmi ces liqueurs qui saoulent doucement et savent freiner les heures. En partant de chroniques livrées à l’émission radio C’est bien meilleur le matin, il a revisité ses sujets, plaçant l’ensemble sous la thématique de la flânerie. Les temps d’arrêt, ici, délestent l’esprit de ses préoccupations routinières et lui permettent de mieux lire le monde, de rompre son écorce pour accéder à ses pulpes. Le résultat est de nature bien différente du maelström de vie et de poésie d’une Énigme du retour, par exemple, moins saisissant sur le plan littéraire, mais demeure loin du simple recyclage et surtout, parvient à installer en nous la tenace envie de lever le pied. Éd. du Boréal, 2011, 392 p.