Réjean Bonenfant : Histoires trash
Pour souligner la parution récente de son dernier recueil, Quelques humains, quelques humaines, l’écrivain trifluvien Réjean Bonenfant a eu envie de s’offrir un lancement-happening en toute humanité.
"Il y a déjà eu un mini-lancement au Salon du livre de Montréal, mais c’est important pour moi de faire un événement à Trois-Rivières. Regardez tous les artistes qui viennent bénévolement au micro ouvert", lance Réjean Bonenfant en tendant l’affiche annonçant la soirée. Il y aura effectivement beaucoup plus que quelques humains et quelques humaines qui viendront saluer l’auteur. Au programme, entrevue avec Patricia Powers, lecture d’extraits par des comédiens, micro ouvert avec la participation de nombreux artistes dont Sylvie Tremblay, Geneviève Paris, Manu Trudel, Fabiola Toupin, Trop loin d’Irlande et plusieurs autres… "Je me suis beaucoup impliqué avec d’autres artistes, donc c’est un retour du balancier", croit le principal intéressé, qui soufflera ce soir-là ses 66 chandelles. "Je ne veux pas que les gens apportent des cadeaux. C’est leur présence qui est mon cadeau", prévient-il.
Un événement plein d’amour, pour le lancement d’un livre dont les histoires ne sont pas toujours jojo. "C’est ce que j’ai écrit de plus trash de toute ma vie", avoue l’écrivain.
S’il est publié par un éditeur jeunesse, Quelques humains, quelques humaines est plutôt adressé au grand public et demeure assez difficile à lire. On y trouve une quinzaine de portraits touchants d’humains qui n’ont pas eu la vie facile. "Ce n’est pas un livre que j’aurais pu écrire à 25 ans. Je parle de la majorité silencieuse car on ne parle pas d’elle, et elle ne parle pas. Je prête ma voix à ceux qui n’en ont pas." Des histoires qui ont toutes un fond de vérité, inspirées par des témoignages d’êtres blessés que Réjean Bonenfant a glanés ici et là au fil des ans. "J’en ai écouté du monde dans ma vie", s’exclame l’ancien enseignant qui se faisait d’ailleurs surnommer "la grande oreille". Selon lui, qui a charge d’âme devrait lire cet ouvrage. "C’est pour tous ceux qui sont responsables de quelqu’un, car ça donne un éclairage sur les nécessiteux."
Dans ce livre tête-bêche, aussi disponible en version numérique, on trouve d’un côté sept histoires d’hommes, Quelques humains porteurs de coquilles, et de l’autre, sept histoires de femmes, Quelques humaines démaquillées. Pour faire changement, pas de préface ou de postface, mais bien un face-à-face: au centre, un 15e texte où "l’homme poqué de la première partie rencontre la femme poquée de la deuxième partie. Une histoire heureuse au milieu, pour montrer que le bonheur existe", lance l’auteur dont l’oeuvre est joliment illustrée par cinq croquis de l’artiste trifluvien Martin Gagnon-Blanchette.
Quelques humains, quelques humaines
Réjean Bonenfant
Joey Cornu éditeur, 2011, 216 p.