Jacques Allard : Rose de La Tuque

Dans son village natal de La Tuque, en 1939, Rose-Marie prend la plume pour relater sa passion partagée avec un beau Gaspésien de passage, cause d’une première grossesse non désirée. C’est une sorte de Survenant postmoderne que Jacques Allard signe, trois quarts de siècle après Germaine Guèvremont, avec ce premier roman dont l’originalité principale consiste à adopter essentiellement le point de vue de la femme désirante. Entourant cette Rose de La Tuque d’autres héroïnes bien dessinées et au destin exceptionnel, l’écrivain recrée une époque révolue de notre histoire, affichant de multiples références au genre du terroir, de Ringuet à Claude-Henri Grignon, en passant par Lionel Groulx et Louis Hémon. La tonalité lyrique du récit n’est d’ailleurs pas sans dégager une certaine nostalgie pour les grands thèmes fondateurs de cette période littéraire que l’on revisite ici avec un regard neuf. Éd. Hurtubise, 2011, 330 p.