Michel Dorais : La sexualité spectacle
David Desjardins
Qu’il souffle un parfum de scandale qu’on renifle plus ou moins honteusement ou qu’il s’étale dans l’impudeur des réseaux sociaux, le cul s’étend comme une universelle tartinade. En recensant les nouveaux amplificateurs d’un phénomène vieux comme le monde (voyeurisme et exhibitionnisme), Michel Dorais fait le portrait d’une société où l’intimité recule au profit du spectacle permanent de soi. Habile, l’auteur évite les pièges de la petite morale et manie une langue simple pour mieux aligner les pièces à conviction, jugeant que l’état de la sexualité est la conséquence d’une époque centrée sur l’individu et l’assouvissement immédiat de ses appétits devenus insatiables. Bien vu. VLB Éditeur, 2012, 144 p.
Intéressant et diversifié, ce petit livre (144 pages) me semble toucher un peu à tout. Cet auteur en serait rendu à son 14e livre toujours sur des sujets tournant autour de la sexualité: c’est probablement rentable. Dans celui-ci, il passe des poupées G.I. Joe aux hommes qui s’épilent et des vendeuses de produits Avon qui se recyclent avec des webcams pour s’exhiber. Il touche à la téléréalité, à la nudité en spectacle, au cinéma, à la publicité et à la censure. Ce livre se lit assez vite et contient une bonne dose d’humour.
D’un point de vue plus personnel, j’avais constaté qu’il y avait des passages de nudité dans certains spectacles, voilà plus de 5 ans, alors que maintenant c’est beaucoup plus fréquent. Je pense que la nudité attire et qu’elle est bonne vendeuse dans les salles de spectacle et aussi dans les cinémas. L’utilisation du web à des fins érotiques bouscule des empires comme celui des magazines érotiques. Si les voyeurs et les exhibitionnistes se rencontrent, des revenus intéressants en résultent. «La sexualité spectacle» peut agacer notre seuil de tolérance par ses multiples ramifications.