SLO – Pierre Raphaël Pelletier : Tour de ville
Dans son récit Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés, Pierre Raphaël Pelletier dépeint rigoureusement Vanier, le Marché By et le Vieux-Hull, en brouillant réalité et fiction.
Jean-Thomas Tremblay
Narré à la première personne, Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés retrace le cheminement d’un auteur dès l’instant où il cesse sa consommation d’alcool. L’architecture du récit, singulière, comprend d’abondantes références au processus d’écriture d’un bouquin que l’on devine être celui dans lequel on est plongé. "Il était important pour moi d’établir une écriture qui sait qu’elle s’écrit, mais qui résiste. Les mots sont de drôles de numéros; parfois, ils nous boudent et il faut les pourchasser", soutient Pierre Raphaël Pelletier. À mi-chemin entre la prose et la poésie, l’auteur a élaboré une oeuvre hybride "pour ouvrir le lecteur à d’autres réalités".
Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés baigne dans la description, la contemplation. En plus de recenser les commerces ottaviens qu’il visite rituellement, Pelletier aborde la destruction du Vieux-Hull avec une rigueur qui trahit un grand attachement au carrefour qui s’y trouvait jadis. Il commente: "C’est une blessure dont je ne me suis pas remis. Plusieurs d’entre nous l’ont vécue à l’époque comme un carnage. La scène était apocalyptique; on dynamitait des monuments patrimoniaux quotidiennement."
Invité au Salon du livre de l’Outaouais, Pelletier se dit enchanté à l’idée de partager, encore une fois, son "amour des mots justes".
Entre l’étreinte de la rue et la fièvre des cafés
de Pierre Raphaël Pelletier
Éd. David, 2012
148 p.
Improésie
Le 1er mars,
À la salle Jacques-Pelletier
Au Salon du livre de l’Outaouais