Tao Lin : Richard Yates
Haley Joel Osment (à ne pas confondre avec le gamin de The Sixth Sense du même nom) et Dakota Fanning (à ne pas confondre avec l’enfant-star du même nom) passent environ la moitié de Richard Yates (rien à voir, ou si peu, avec l’auteur de Revolutionary Road) à clavarder sur Gmail. Traduit en français pour la première fois, le whiz kid de la littérature américaine et héraut de la culture hipster Tao Lin ("le Kafka de la génération iPhone", dit-on) engourdit son lecteur en écrivant comme une sténo rédigerait un procès-verbal (certains parlent de post-ironie). Sa radiographie du vase clos léthargique dans lequel pourrissent deux ados aliénés repose sur une tension angoissante entre des dialogues hypertrophiés (constant verbiage virtuel par SMS et Internet) et une intrigue atrophiée. Décalé et troublant. Éd. Au Diable Vauvert, 2012, 303 p.