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François Lévesque : Une mort comme rivière

Après avoir exploré les thèmes de l’enfance et de l’adolescence dans les deux premiers romans noirs de la série Les carnets de Francis, François Lévesque propose celui de l’âge adulte. Seize ans après s’être installé à Montréal, Francis a fait la paix avec son horrible passé. C’est du moins l’impression que donne le scénariste de 32 ans en débarquant à Saint-Clovis, pour assister aux funérailles de sa tante Lucie, celle qui l’a recueilli après son long séjour en institut psychiatrique. Dès que l’adepte de films d’horreur entre dans la maison de sa tante, c’est comme si les fantômes de la rivière Matshi reprenaient leur emprise sur lui, veillant à ce qu’il lise la confession que Lucie lui a laissée, et qu’il en tire la conclusion qui s’impose: en se débarrassant de la source de son mal-être, issue de son passé, il ira mieux. On réalise alors que malgré le succès et l’armure que Francis s’est forgée, son équilibre ne tient qu’à un fil, brisé par la découverte d’un cadavre le jour de son retour à Saint-Clovis. Si l’écriture était une couleur, on dirait qu’après en avoir essayé plusieurs dans Un automne écarlate (2009) et Les visages de la vengeance (2010), François Lévesque a trouvé celles exprimant le mieux les nuances de l’irréalité/folie de son héros dans Une mort comme rivière. Il a même osé jouer avec la chronologie des événements, un subterfuge étonnant qui amplifie le suspense. Puis, surtout, on continue de soutenir Francis malgré sa froideur et les secrets que l’auteur gardait en réserve. Une conclusion explosive.

Une mort comme rivière
François Lévesque
Alire