Depuis sa plus tendre enfance, Emma s’est habituée à faire le tour du monde avec son père et sa mère, coopérants et aventuriers dotés de «foutues idées humanistes». Elle a 15 ans lorsque la famille se transporte finalement à Dharamsala, dans le nord de l’Inde, où vit la communauté tibétaine en exil. Ce séjour, le plus déstabilisant de tous ceux qu’elle a connus, mettra sur la route d’Emma le beau et sensuel Tenzin, orphelin tibétain de 18 ans dont elle tombera amoureuse sans savoir qu’il appartient à une organisation opposée à la théocratie du dalaï-lama. Trois ans plus tard, relevée d’une dépression et à la veille de son bal de finissants, Emma entreprend le récit d’un drame survenu cette année-là et ayant mis fin abruptement au périple indien de la famille… Planté dans les vertigineuses montagnes de l’Himalaya, Un été d’amour et de cendres bouleverse nos illusions angéliques sur l’Inde, le Tibet et le bouddhisme. Cette philosophie sera rejetée vivement par la narratrice, laquelle refuse «la loi immuable du karma» qui vient à bout des espoirs de jeunes Tibétains privés d’avenir dans une société indienne qui les tolère à peine, menant certains à l’autodestruction. Ce roman-reportage d’une grande pertinence signé Aline Apostolska parvient à marier le tableau vivant de la survie d’un peuple à l’histoire d’un premier amour et d’un premier contact – tragique – avec la mort. Un livre à mettre entre les mains des adultes tout autant que des adolescents auxquels l’auteure s’adresse ici en premier lieu.