RC2012 Éditeurs québécois : À lire, aubergiste!
Ils ne se sont pas tourné les pouces, les éditeurs québécois. Quelques titres à surveiller parmi cette cuvée 2012 particulièrement relevée.
La saison démarre sur les chapeaux de roues, alors que sont déjà en librairie la traduction du nouveau Michael Ondaatje, La table des autres (Boréal, voir notre critique publiée la semaine dernière), Reflets dans un oeil d’homme, le nouvel essai de Nancy Huston (Leméac), Éclats de lieux, un roman signé Aude (Lévesque éditeur) et Maudite éducation de Gary Victor, autour, entre autres, d’un adolescent de Port-au-Prince « qui découvre les livres, la sexualité, les secrets de la famille et la vérité sur son milieu » (Mémoire d’encrier).
On trouvera aussi sur les rayons Javotte de Simon Boulerice, décrit comme un « antépisode moderne au conte de Cendrillon« , Chambres noires de Nicolas Charette (Boréal), L’inédit, ce roman tiré des carnets de Marie Cardinal (1928-2001) par ses filles Alice et Bénédicte Ronfard (Annika Parance Éditeur), Le reflet de la glace de Geneviève Drolet, prometteuse romancière issue de l’univers du cirque (Coups de tête), et Hunter s’est laissé couler, un texte obsédant, qui a mérité à son auteure Judy Quinn le prix Robert-Cliche du premier roman 2012 (l’Hexagone). On se penchera par ailleurs sur les Lettres crues échangées par Bertrand Laverdure et Pierre Samson, un « ballet d’opinions, de confidences impudiques et de poings levés » (La Mèche).
Alto fait paraître une traduction des Frères Sisters, de Patrick deWitt, un livre qui a raflé de nombreux prix et dont le Los Angeles Times a dit: « Si Cormac McCarthy avait le sens de l’humour, il aurait pu concocter une histoire comme Les frères Sisters », tandis qu’arrivent en librairie les quatre premiers titres de la collection « Écarts » des Éditions Druide, dirigée par Normand de Bellefeuille: Quelque part en Amérique d’Alain Beaulieu, Jésus, Cassandre et les demoiselles d’Emmanuelle Cornu, La fille du vidéoclub de François Désalliers et En chemin je t’ai perdu de Martin Robitaille.
Annie Cloutier présente pour sa part Une belle famille, portrait de la pas si idéale famille Gagnon, coqueluche des médias et propriétaire des Biscuits Gagnon (Triptyque), pendant que Denis Thériault signe La fille qui n’existait pas, nouveau thriller psychologique d’un auteur qui connaît un fort succès à l’international, notamment en Allemagne (XYZ), et que Frédérick Lavoie propose un intrigant Allers simples. Aventures journalistiques en Post-Soviétie, la Post-Soviétie étant cet ensemble géopolitique « balloté entre Europe et Asie, uni par un passé commun et un avenir incertain » (La Peuplade).
C’EST RIEN QU’UN DEBUT…
Septembre verra aussi la réédition de Moncton mantra, seul et unique roman du poète Gérald Leblanc, disparu en 2005 (Prise de parole), la parution de Hollywood du peintre Marc Séguin, qui nous a déjà démontré qu’il était par ailleurs un authentique écrivain (Leméac), et des Enfants lumière de Serge Lamothe (Alto).
Aussi à venir, L’hostilité des chiens d’Olivier Demers, dont le narrateur erre dans les rues de Montréal et questionne les passants à propos d’une jeune fille disparue (Triptyque), L’homme au traîneau de Marie-Andrée Lamontagne (Leméac), Les vautours de Barcelone, du toujours étonnant Rober Racine (Boréal), Comme des sentinelles de Jean-Philippe Martel (La Mèche), et le très attendu Autoportrait au revolver de Marie-Christine Bernard, qui en avait séduit plus d’un avec Mademoiselle Personne (Hurtubise).
On surveillera également de près la sortie du deuxième roman de Wajdi Mouawad, Anima, qui s’ouvre sur le meurtre d’une femme et de l’enfant qu’elle portait, puis tourne en une chasse à l’homme ayant pour décor les territoires de l’intime autant que ceux des Amériques (Leméac).
Caroline Allard, l’auteure des populaires Chroniques d’une mère indigne, publie un premier roman, Universel coiffure (Coups de tête), et la surdouée Olivia Tapiero, à peine plus de 20 ans, fait paraître Espaces (XYZ).
Éric Dupont, une signature désormais incontournable, revient avec La fiancée africaine, 560 pages bien tassées d’un roman dit « dickensonien » (Marchand de feuilles), Patrice Lessard, l’auteur du très beau Le sermon aux poissons, lance maintenant Nina, et Nicolas Chalifour y va de Variétés Delphi (Héliotrope dans les deux cas). Et puis nous avons hâte d’ouvrir Soleil en tête de Julie Gravel-Richard, celle qui en 2008 avait fait paraître un prometteur Enthéos (Hamac).
OKTOBERFEST
Sous les ciels d’octobre, on aura dans la mire le second roman d’Emmanuel Kattan, Les lignes de désir, le Rapide-Danseur de Louise Desjardins, et Un jour le vieux hangar sera emporté par la débâcle, nouveau roman de Robert Lalonde (Boréal tous les trois).
Pierre Szalowski, auteur d’un hit en 2007 avec Le froid modifie la trajectoire des poissons, lance Mais qu’est-ce que tu fais là, tout seul?, histoire d’une rencontre déterminante entre un joueur de hockey sur le déclin et un enfant de sept ans. Daniel Sylvestre, lui, fait paraître Fous, folles, des chroniques illustrées tirées de son populaire blogue Carnets libres (La Mèche), alors qu’Andrée Laberge retrouve son lectorat avec Le fil ténu de l’âme, sorte de suite à La rivière du loup, Prix du Gouverneur général en 2006 (XYZ). Autre beau projet, L’Orphéon, une série à plusieurs mains (Stéphane Dompierre, Geneviève Janelle, Roxanne Bouchard, Véronique Marcotte et Patrick Senécal) dont le premier titre, Le corax de Dompierre, paraîtra le 24 octobre.
Le réveil des distraits, un nouveau Naïm Kattan (Hurtubise), Le Saint-Christophe de Dany Leclair et Les singularités de Benoît Quessy, improbable histoire d’amour entre un astrophysicien et une astrologue, font aussi partie des fruits à venir.
Novembre nous promet un Andrew Kaufman, Minuscule, traduit par notre ami Nicolas Dickner (Alto), un Michel Tremblay, Au hasard de la chance (Leméac), et un policier de Jean-Jacques Pelletier, Les visages de l’humanité (Alire). Aussi à l’affiche, Pan Bouyoucas et une traduction de son roman Le tatouage (XYZ), Carl Leblanc et Artéfact, autour d’un carnet de voeux confectionné par des jeunes femmes dans l’enfer d’Auschwitz (XYZ), Louis-Philippe Hébert avec Celle d’avant, celle d’après (Lévesque éditeur) et Regarde-moi de Natasha Beaulieu (Alire).
Avec Rira bien qui rira le dernier, Hélène Desjardins suit une auteure de romans policiers qui passe de la fiction à la réalité en tuant les trois hommes qu’elle a aimés (Coups de tête). Les amateurs du genre attendent également Le jeu de l’ogre, un polar de Maureen Martineau (Québec Amérique).
À vous de jouer!