J.K. Rowling : Une place à prendre
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J.K. Rowling : Une place à prendre

Branle-bas de combat en librairie: J.K. Rowling, 450 millions d’exemplaires au compteur, lance un premier roman pour adultes. Adieu Poudlard, nous voici à Pagford, petite ville du sud-ouest de l’Angleterre qui, sous des allures de carte postale, couve une lutte à finir entre les défenseurs de l’ordre, d’une Angleterre pétrie de traditions, et ceux qui ont une vision plus ouverte de leur commune et du monde. Parmi ceux-là, le conseiller municipal Barry Fairbrother, protecteur d’une cité de logements sociaux qui empiète peu à peu sur les terres de Pagford. Quand Fairbrother s’écroule dans le stationnement du club de golf, un soir, foudroyé par une rupture d’anévrisme, les traditionalistes feignent le chagrin mais au fond exultent: sans lui, plus rien ne les empêchera de faire le ménage et de redonner à la ville sa quiétude d’antan. L’auteure ne révolutionne rien, ses personnages ont souvent les gros traits des personnages de la littérature jeunesse, mais accordons-lui l’art de mener un récit de main de maître, et une intelligence des dynamiques sociales: si Pagford est une ville inventée, les tensions qui l’agitent sont des plus réalistes, et Rowling montre l’insidieuse petite mécanique qui transforme peu à peu le mécontentement en colère, puis en haine. Rien de magique, mais moins mauvais que certains se plaisent à le dire. Éd. Grasset, 2012, 688 p.

Une place à prendre
Une place à prendre
J.K. Rowling
Grasset