Rentrée littéraire : En veux-tu des livres? En v’là!
Dégagez votre table de chevet, le cru 2013 arrive. Avant-goût de quelques intrigants nouveaux livres.
2054
La faute à la crise économique? La faute aux changements climatiques? La faute à Stephen Harper? Allez savoir pourquoi le roman d’anticipation effectue depuis peu un retour aussi marqué sur les rayons! Nouvel avatar de cette résurgence: 2054, d’Alexandre Delong, qui aurait truffé de clins d’œil aux classiques du genre ce premier livre, charge à fond de train contre la manière qu’a l’économie de marché de pervertir les relations humaines. Le titre renverrait à un certain roman d’Orwell (et non pas à un certain album de Van Halen). Le 28 mars aux éditions XYZ.
Rita tout court
Maxime Olivier Moutier met en veilleuse son cycle d’essais interrogeant le malheur contemporain entrepris en 2011, La gestion des produits, le temps de faire paraître cette «pièce», incursion dans la psyché d’une folle du ménage. En mars au Marchand de feuilles.
Lucien Francœur
On n’attend plus le nouvel album de Pag comme on n’attendait plus la biographie depuis longtemps promise du Freak de Montréal, qui arrive enfin le 20 mars chez VLB éditeur grâce à Charles Messier. Avec le concours de Francœur lui-même, le journaliste tentera de résoudre l’énigme que pose cette carrière écartelée entre poésie, radio FM et rock’n’roll. On devine qu’il y aura plus de drogue ici que dans le Miron de Pierre Nepveu.
Euchariste Moisan
C’est la curiosité de la saison: le cinéaste Denys Arcand aurait remixé le Trente arpents de Ringuet, classique de l’antiterroir paru en 1938, en adoptant la voix de son personnage principal, Euchariste Moisan (c’est aussi le titre de ce premier roman). Le 23 janvier chez Leméac.
Jamais je ne t’oublierai
Dans Drôle de tendresse (2005), Miriam Toews réglait ses comptes, non sans un étonnant sens de l’humour, avec son enfance passée dans une communauté mennonite du Manitoba. Dans Jamais je ne t’oublierai, récit d’abord publié en 2000 sous le titre Swing Low: A Life, l’écrivaine canadienne raconte l’histoire de son père suicidé. Le 5 février au Boréal.
Demain sera sans rêves
Pas besoin de bloquer son mois de mars en entier pour se taper le Jean-Simon DesRochers nouveau; l’auteur de La canicule des pauvres (672 pages bien tassées) serait parvenu à poser le point final à ce Demain sera sans rêves au bout de 140 pages. Que de considérations bassement prosaïques – excusez, pardon – pour un roman qui, lui, ne semble pas l’être du tout (il est question d’un suicidé dont la mémoire serait envahie par des souvenirs qui ne lui appartiennent pas, ou quelque chose du genre). «Entre réalisme sale et science-fiction», annonce-t-on. Le 26 février aux Herbes rouges.
Remèdes pour la faim
Deni Y. Béchard donnait en mai dernier dans la langue de Clyde Barrow Cures for Hunger: A Memoir, récit d’initiation à l’ombre du passé de truand d’un père plus grand que nature. Le deuxième livre de l’auteur du célébré Vandal love ou Perdus en Amérique atterrit en avril aux éditions Alto, dans la langue de Jacques Mesrine cette fois-ci.
Chinetoque
Marie-Christine Arbour, élégante papesse de l’écriture esthète, pique une tête dans les précipices du désir pour un troisième roman à l’enseigne de Triptyque, que l’on devine bourré d’aphorismes propres à être recopiés sur Facebook. Le 13 février.