Patrick Senécal / Salon du livre de l’Outaouais : La cerise sur le gâteau
À quelques heures d’entamer ses premières fonctions de président d’honneur du 34e Salon du livre de l’Outaouais, Patrick Senécal se penche une fois de plus sur la question du vedettariat. Maintenant qu’il est un auteur vedette.
«C’est la première fois en tant que président d’honneur. Ça fait un peu bizarre que ce soit au Salon du livre de l’Outaouais, par contre. C’est ici que j’ai fait mon premier salon hors Montréal, c’est aussi ici que j’ai été invité d’honneur pour la première fois. J’ai hâte de voir ce qu’on va m’offrir pour cette première», affirme avec grand sérieux (bon, pas vraiment) Patrick Senécal alors que Voir l’interroge sur son nouveau rôle de président d’honneur du 34e Salon du livre de l’Outaouais, lui qui succède à une autre auteure de «genre», Chrystine Brouillet, qui jouait le rôle depuis quelques années.
«Être président d’honneur du SLO signifie en fait que le type de littérature que je fais, c’est comme faire disparaître les frontières artificielles qui pouvaient exister entre les écrivains littéraires, qui étaient vraiment pris au sérieux, et les écrivains de genre qui étaient perçus comme des amuseurs publics. C’est comme me dire: « Tu as ta place. » C’est comme une cerise sur le gâteau.» Il ajoute: «J’aime les salons du livre. Je suis le genre d’auteur qui aime habiter le salon, qui vit le salon. Je suis du genre à me retrouver là où y a plein de monde. D’ailleurs, les auteurs qui sont devenus mes amis, je les ai rencontrés lors de salons du livre.»
La grande vedette
Patrick Senécal, outre ses tâches de président d’honneur, présentera aux lecteurs de l’Outaouais ses deux plus récentes parutions: Malphas, tome 2: Torture, luxure et lecture de même que Quinze minutes, court roman paru il y a quelques jours et qui traite – l’un des sujets de prédilection de l’auteur – de l’instantanéité du vedettariat, de l’obsession de la célébrité. «Tout le monde veut avoir sa minute de gloire. C’est en quelque sorte un appel à l’aide qu’une société peut lancer avec ces vidéos sur YouTube et Facebook. Oui, Quinze minutes et Le vide, ce sont des interrogations que j’ai par rapport à moi-même sur le vedettariat. Je trouve ça dangereux. Quand je fais le tour des écoles, c’est surprenant de voir à quel point les jeunes sont obsédés par ça. J’essaie de leur dire: « Ne devenez pas artistes pour la célébrité. » Le mythe de l’artiste qui se nourrit de Kraft Dinner est en train de mourir; on pense tout de suite au disque d’or, au best-seller.» Maintenant que l’auteur se classe dans la courte liste des auteurs francophones vedettes, il affirme être conscient du poids que cela implique.
Il se doit de mettre les pendules à l’heure: «Je dois constamment le rappeler: être connu n’est pas un but en soi. À un certain moment, j’ai dû moi-même refuser des apparitions télé, admettons dans un show de cuisine, parce que je n’avais aucun rapport là. On voulait ma face pas parce que j’étais un auteur, mais parce que j’étais connu. Or, je suis un auteur, pas un cuisinier!» Une fois le Salon terminé, Senécal a à son agenda l’achèvement du tome 3 de Malphas, de même qu’un scénario original: «Il y a quelques adaptations en cours. Sept comme setteur, mon roman pour enfants, sera adapté. Hell.com et Le vide seront aussi adaptés, mais par d’autres personnes, par contre. Je connais désormais assez de gens dans l’industrie pour faire confiance à d’autres; de toute façon, je suis vraiment trop occupé!»
Le 34e Salon du livre de l’Outaouais
Du 28 février au 3 mars
Au Palais des congrès de Gatineau