Bach et Jacques Lamontagne | Festival de la BD : Portraits en parallèle
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Bach et Jacques Lamontagne | Festival de la BD : Portraits en parallèle

Bédéiste. À temps plein pour l’un, temps partiel pour l’autre. Deux carrières lancées et menées à partir de Québec. Jacques Lamontagne et Bach: deux portraits en parallèle.

Au moment où on le rejoint, Jacques Lamontagne est en train de mettre la touche finale au troisième tome d’Aspic. Dès qu’il aura terminé, il s’attaquera au huitième tome des Druides. Tout cela, après avoir bouclé les scénarios du troisième Haven et du second Van Helsing contre Jack l’Éventreur. Hyperactif? Non. Plutôt une variété nécessaire. «À un moment donné, on connaît tellement l’univers sur lequel on travaille qu’on ne se met plus trop en danger. Travailler sur autre chose, sur un autre monde, un autre style, ça nous permet de retrouver ce risque.»

En 2005, il lance Les druides, comme dessinateur, aux côtés du scénariste Jean-Luc Istin. Au fil des tomes, la série connaît une belle popularité: 250 000 albums vendus dans la Francophonie, traduction en cinq langues. «Lorsque j’ai commencé Les druides, j’ai découvert un univers, un vocabulaire», se rappelle l’auteur. Nécessaire pour lui de se documenter, de creuser. Comme pour toutes ses séries d’ailleurs: «Si on n’appuie pas le fantastique sur du solide, bien souvent, ça ne tient pas.» Pour Aspic, qui amène le lecteur dans le Paris du 19e siècle, ce sont des visites in situ, de la documentation photographique, des lectures qui ont animé son trait. «Aspic, c’est une série d’enquêtes, avec un côté assez sombre, assez tordu, mises à côté de quelque chose de complètement fou.»

Passant d’un rôle à l’autre, il s’est aussi intéressé au 19e siècle en tant que scénariste sur Van Helsing contre Jack l’Éventreur. Un titre évocateur, mais aussi porteur d’embûches qu’il a tâché d’éviter. «Je me suis dit que les gens allaient penser que ce serait un énième album sur la thématique du vampirisme», se rappelle-t-il. Il préfère une voie alternative: l’enquête. Au fil de ses recherches, il trouve un ouvrage sur les techniques du médecin légiste à l’époque. Ce sera la base de l’album. Et, pour éviter toute confusion, il fera mourir Dracula dès les premières cases. «De cette façon, même si, oui, il y a des aspects fantastiques, ça reste toutefois beaucoup plus près du roman policier.»

Toujours autour de l’univers fantastique, Jacques Lamontagne prépare actuellement deux nouveaux projets, en tant que scénariste. Pour le plaisir de la collaboration, de se laisser surprendre. «Mais, un jour, il faudra bien que je fasse un projet solo!», lance-t-il en riant.

Le quotidien au féminin

L’univers de Bach est aux antipodes de celui de Jacques Lamontagne. Celle qui a fait tourner bien des têtes au gré de ses publications a plutôt choisi de se mettre en scène. Son sujet de prédilection? Le quotidien, au féminin. Et ses petites obsessions: maquillage, coiffure, magasinage… «Quand j’ai commencé, j’avais l’impression qu’au Québec, il y avait peu de BD de ce genre-là, alors j’ai décidé de me lancer!», remarque Estelle Bachelard, alias Bach. Côté diffusion, les nouveaux médias s’imposent rapidement: blogue d’abord, puis Facebook, où sa page dépasse maintenant le cap des 6000 abonnés.

Au jour le jour, son carnet de notes n’est jamais loin, question de ne pas rater l’anecdote qui nourrira sa publication hebdomadaire. Par exemple? La journée où l’on vide sa garde-robe, et où l’on ne trouve rien à se mettre sur le dos. Ou celle où l’on est tout simplement incapable de se coiffer. «J’ai toujours fait un peu de BD, ça m’a toujours attirée. C’est aussi un “médium” que je maîtrise assez naturellement. J’y vais souvent avec ma première idée. Et, en général, ça marche assez bien!» Après avoir grandi au rythme des BD de Franquin, elle a découvert l’univers des blogues autobiographiques, avec un gros coup de cœur pour Margaux Motin. «On en voit beaucoup en BD en Europe, des filles qui se mettent en scène, qui cherchent à rire d’elles-mêmes.»

Bédéiste à temps partiel, Bach aura deux mois pour s’y consacrer entièrement, cet automne, à l’occasion d’une résidence d’auteure à Bordeaux. «Être sélectionnée pour un projet comme ça, pour moi, c’est un honneur», souligne-t-elle. Elle consacrera son temps à deux projets: un recueil des planches qu’elle propose sur le Web, et un autre projet, plus intime, consacré à sa famille. «Ce sera une BD plus sérieuse, mais avec une touche d’humour.»

Outre sur le Web, on peut découvrir le travail de Bach pendant le Festival à la Librairie Phylactère (685, rue Saint-Joseph Est), jusqu’au 1er mai, dans le cadre de l’exposition RétroSpace, aux côtés de Valérie Morency, Miguel Bouchard et Richard Villeneuve, sur le thème de la science-fiction rétro. «J’ai toujours aimé les pin-ups des années 60-70, le traitement des illustrations de l’époque, les vêtements, ou encore tout le côté série B et improbable de cet univers», note Bach.

jacqueslamontagne.com

facebook.com/BachIllustrations

Bach sera de l’exposition Rétrospace à la Librairie Phylactère jusqu’au 1er mai

Jacques Lamontagne sera présent samedi au SILQ à l’occasion du Festival de la BD

Horaire des dédicaces et info sur fbdfq.com et silq.ca