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Festival de la BD francophone de Québec : Trois bédéistes locaux à connaître

La Vieille Capitale n’est pas planète BD uniquement pendant le Festival de la BD francophone de Québec, dont la 27e édition commence le 9 avril prochain. Le reste de l’année, la scène du 9e art grouille en ville, et voici trois noms pour le prouver.

Philippe Girard (dit Phlppgrrd)

Il cumule les prix et distinctions (Bédéis causa en 2001, Bédélys Québec et Joe Shuster Award en 2008, pour ne nommer que ceux-là) sans surprise : Philippe Girard est bourré de talent. Dans son dernier album, Lovapocalypse (Mécanique générale), il traite avec délicatesse du pouvoir des religions sectaires. Bédéiste multifacette, il passe du récit autobiographique traitant de la manipulation et de l’agression sexuelle (Tuer Vélasquez, Glénat Québec) à la fiction limite roman noir (La visite des morts, Glénat Québec) jusqu’à l’ouvrage pour enfants (série Gustave, La courte échelle). Ce n’est donc pas un hasard s’il signe la présente une du Voirédition papier.

Francis Desharnais

Sa série Burquette faisait rire et réfléchir à la fois et est même passée de bd à vidéos produites par l’ONF : c’est dire que le personnage imaginé par Francis Desharnais sortait du cadre, sans vouloir faire de mauvais jeux de mots. Son auteur fait de même : le bédéiste ne se cantonne pas aux cases, même si elles lui réussissent bien. Il exprime aussi par croquis sur son blogue des manifestations artistiques (danse et musique, pendant le FEQ et pour La Rotonde, par exemple), en plus de donner des cours de bd pour ados. Ajoutons à cela ses chapeaux d’animateur 2D et de scénariste (pour la série Motel Galactic, Éditions Pow Pow, illustrée par Pierre Bouchard). Dernièrement, il a mis en dessin Les chroniques d’une fille indigne(Septentrion), scénarisées par la mère indigne elle-même, Caroline Allard.

Estelle Bachelard

Elle en est à ses premières armes côté publication, mais trempe dans la BD depuis qu’elle est toute petite. Estelle Bachelard, qui a lancé pas plus tard que la semaine dernière C’est pas facile d’être une fille (Mécanique générale) sous le nom de Bach, s’amuse à illustrer les tendres travers des filles. Son coup de crayon, qu’elle affine aussi comme artiste 2D dans le domaine du jeu vidéo, est féminin sans être caricatural. Les « tragédies » de toupet mal coupé, d’achat de souliers et d’assortiment de vernis à ongles se transforment sous sa plume en clins d’oeil affectueux tout en évitant les dangers du cliché et du « cul-cul la praline ».

 

Pour les voir en action

On pourra jeter un oeil aux planches originales de Philippe Girard tirées de Lovapocalypse pendant l’expo du même nom qui aura lieu jusqu’au 29 avril à la Bibliothèque Collège-des-Jésuites (1120, boulevard René-Lévesque Ouest). De leur côté, Estelle Bachelard et Francis Desharnais, en plus d’être coéquipiers dans l’équipe des Rouges de la Ligue québécoise d’impro BD, feront aller leur crayon pendant une drôle de soirée mêlant danse swing, dessin et musique au Musée de la civilisation avec La fièvre des planches, le 11 avril à 20 h. Quand on dit que ça bouge en BD à Québec, c’est que ça bouge littéralement.