21 livres à lire avant l’éclosion des bourgeons : Fantasme, mort et météo
Parmi la pléthore de parutions à venir d’ici la fin avril, en voici 21 dans lesquelles insérer un signet prochainement.
Aux Éditions Alto, la traduction du roman Les Luminaires (The Luminaries) d’Eleanor Catton séduira les amateurs d’intrigues et d’Histoire. La plus jeune lauréate du Prix Man Booker et gagnante du Prix littéraire du Gouverneur général fera connaître ses personnages par son récit situé en Nouvelle-Zélande lors de la ruée vers l’or. (Disponible maintenant)
Mathieu Blais dévoilera un nouveau roman, La liberté des détours, chez Leméac, où dans cette quasi fiction, il entraîne le lecteur dans la vie de Roberge et l’illusion des fictions que tous et chacun se racontent pour justifier les aléas de la vie, tout en lui donnant une apparence de suite de choix. Avec la Côte-Nord comme décor, il faudra se réfugier dans ce roman comme dans une maison bien chauffée, à l’abri des grands vents. (21 janvier)
Chez Flammarion, le retour de Michel Houellebecq ne passe certainement pas inaperçu, avec la parution de Soumission, nouveau roman qui soulève déjà un vif débat depuis sa sortie en France. Les critiques restent, pour le moment, extrêmement tièdes quant à ce sixième né. À suivre. (22 janvier)
Pour Volcaniques. Une anthologie du plaisir, Léonora Miano a réuni 12 femmes, auteures du monde noir, autour du thème du plaisir au féminin, faisant écho à Première nuit. Une anthologie du désir, publié en 2014, aussi chez Mémoire d’encrier, qui réunissait 10 auteurs masculins. Seul paramètre: écrire sur le corps et sur la sensualité ou encore sur la sexualité. (27 janvier)
Le thème du suicide reste délicat à aborder bien qu’il soit partie prenante du quotidien pour nombre de gens. La littérature le met en scène fréquemment et cet hiver n’y fait pas exception. Parmi ces publications, deux parutions locales verront le jour dans les prochaines semaines, soit La passion de Karlo, chez Triptyque, où dans le cadre de la semaine de prévention du suicide, l’auteur Jean Forest dévoilera un récit conçu comme un témoignage d’un père de l’incompréhension liée à la perte d’un enfant. (2 février) Même son de cloche pour Lettre à Vincent, une série de courts textes à venir chez Hurtubise et signés Éric Godin, qui tentent de saisir les motifs qui peuvent motiver un enfant à commettre un suicide. (mi-mars)
Miriam Toews publiera Pauvres petits chagrins au Boréal, une traduction de Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Elle y aborde la question du suicide, dans le cadre de la relation entre deux sœurs complices mais aux antipodes, Elf et Yoli. La première souhaite mettre fin à ses jours, tandis que la seconde mettra tout en œuvre pour la maintenir en vie. (3 février)
Alors qu’on s’extirpe difficilement d’un autre party de verglas, XYZ publiera La tempête, roman de Gabriel Anctil (qui a fait sa marque avec Sur la 132), dans la collection Quai n° 5. L’auteur nous ramène en janvier 1998, alors que la pluie verglaçante s’abat sur le Québec et que les uns se réfugient chez les autres qui ont toujours de l’électricité. Les frictions opèrent, les secrets se révèlent, alors que les familles se retrouvent en réunion intime forcée. (12 février)
Chez Nota Bene, cet hiver, Le cimetière des filles assassinées fera dialoguer Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann, Sarah Kane et Nelly Arcan avec l’auteur Jacques Beaudry qui cherche à mieux comprendre la souffrance et la vie de ces quatre femmes et auteures talentueuses.
Joanie Lemieux livrera un recueil de nouvelles chez Lévesque éditeur, intitulé Les trains sous l’eau prennent-ils encore des passagers?. Elle y propose 10 nouvelles et 10 femmes en tête dont le quotidien n’est pas à la hauteur de leurs attentes, et l’impression constante, imprégnée, qu’une autre vie, un ailleurs différent d’ici, existe. (17 février)
Chez Prise de parole, deux recueils de poésie attirent le regard, alors que la gagnante du prix de poésie Trillium 2012 Sonia Lamontagne publiera son second recueil en février, Comptine à rebours, et que l’auteur-compositeur-interprète et poète acadien Fredric Gary Comeau dévoilera un nouveau recueil, Dérive novembre, où l’introspection côtoie la musique, en mars.
Chez Fides, on s’offre le nouveau Kazuo Ishiguro Le géant enfoui (The Buried Giant), grand retour au roman pour l’auteur britannique d’origine japonaise qui a séduit avec, entre autres, Never Let Me Go (Auprès de moi toujours). La mémoire et l’oubli, la confiance et la haine, la vengeance et la justice traversent à nouveau son oeuvre, par l’histoire d’Axl et Beatrice, des complices de longue date qui verront leur amour mis à l’épreuve par les obstacles qui se dressent sur leur parcours lors d’un voyage pour rejoindre leur fils. (4 mars)
La saison des premiers romans se poursuit avec la parution, chez La Peuplade, d’À la recherche de New Babylon, de l’auteure et journaliste Dominique Scali. On y plonge dans une ville qui n’existe pas, dans un western qui projette la poursuite d’une vie meilleure, chère à ses protagonistes, qu’il leur faudra eux-mêmes bâtir pour l’atteindre. (2 mars) De son côté, Sébastien Dulude offrira son recueil de poésie Ouvert l’hiver, où la saison froide prend sa place, autant dans la forme que dans le fond. (16 mars)
Chloé Savoie-Bernard publiera son premier recueil de poésie à l’Hexagone. Mon royaume scotch tape s’inscrit dans une relève de la poésie féministe des années 1970-1980 et propose une voix forte qui porte sa douleur et son époque. (18 mars)
En mars, Héliotrope publiera le premier roman de Vincent Brault, Le cadavre de Kowalski, qui raconte l’histoire d’une conscience aux prises avec un cadavre plutôt encombrant. À noter aussi que la maison d’édition inaugurera la nouvelle collection Héliotrope Noir, en avril, avec la parution de deux romans.
Fin mars, chez Le Quartanier, Patrick Roy dévoile son nouveau roman, L’homme qui a vu l’ours (collection Polygraphe). Ici, c’est dans un roman noir que l’on plonge avidement. Dans un décor situé entre les États-Unis (Vermont, Maine, Colorado) et le Québec, c’est autour du milieu de la lutte et du journalisme sportif que la trame gravite. Alors qu’un journaliste doit écrire la biographie de Tommy Madsen, ancienne vedette de la lutte américaine, maintenant au versant sombre de sa carrière, c’est un monde criblé de rancunes, de magouilles et de personnages vampires, qui se dévoile, sur fond de rêve et d’illusion nord-américaine.
Virginie Despentes risque elle aussi de brasser la cage avec la parution, début février chez Grasset, de Vernon Subutex (tome 1). Elle se penche ici sur le destin de Vernon Subutex, ancien disquaire qui devient le rescapé d’un monde qui n’existe plus, aux prises avec un ami toxicomane qui fait une overdose après s’être filmé complètement gelé chez Subutex. Une saga en deux volumes, dont le second paraîtra au mois d’avril.
Haïti en a inspiré plus d’un, alors que les récits fusent cet hiver, sur le pays des Antilles. Parmi ceux-ci, notons celui de Marie-Célie Agnant, Femmes au temps des carnassiers, où la dictature haïtienne laisse la place à la résistance des femmes à la terreur qui en a découlé. À paraître en avril aux Éditions du remue-ménage.
La jeune maison d’édition Le Cheval d’août continue de marquer son territoire avec deux parutions printanières, dont le nouveau Maxime Raymond Bock (Atavismes), Des lames de pierre. C’est la rencontre entre un jeune écrivain en panne d’inspiration et un vieux poète qui a été traversé par la vie qui alimentera cette nouvelle qui nous entraîne tant dans les voyages que dans les quartiers montréalais, d’hier et d’aujourd’hui. (8 avril)