Folk – Épisode 1
Quiconque suit le travail d’Iris sur les réseaux sociaux avait hâte de le voir sortir enfin: le tout premier tome de Folk, qui campe à merveille l’histoire d’un «musicien» en quête de la gloire qui lui a été promise.
Alors que Jug, un chien quelque peu mal léché, rentre dormir seul – bien malgré lui – après une soirée bien arrosée au saloon du coin, une vision surnaturelle brusque son état d’ébriété avancé. Sous un chapeau de cowboy surdimensionné, le fantôme d’une espèce de poule géante glow-in-the-dark propose à Jug de lui offrir tout ce qu’il désire: les femmes, la gloire, la fortune. Mais évidemment, ces miracles se réaliseront sous plusieurs conditions, soit celles de s’entourer des meilleurs musiciens, rien de moins, d’aller enregistrer un album au célèbre studio Delta, et d’accomplir cette mission en moins de 100 jours. «Pourquoi fais-tu ça?», demande alors Jug à cette silhouette de volaille céleste. «Pour débarrasser la planète des branleurs comme toi!», répond-elle avant de disparaître jusqu’à la prochaine mise au point. Et Jug n’aura, en effet, plus trop le temps de niaiser.
C’est avec un humour oscillant entre l’absurde et les clins d’œil qu’Iris amorce ce captivant western comique, duquel émergent presque quelques airs de cabarets folk – comme celui qui a été tenu lors du lancement du livre, à la boutique de La Pastèque en novembre dernier. Avec ses personnages représentés par des figures animales – se joignent aussi à la partie une autruche contrebassiste, des blaireaux mémères et un genre de fouine anxieuse –, l’autrice nous amène nous perdre loin, loin, loin dans le Far West, nous faisant complètement oublier toute l’improbabilité de l’histoire dans laquelle on plonge et on nage sans s’arrêter. Car les personnages sont plutôt reconnaissables: conflits de personnalités, problème d’argent, manque de volonté ou élan de vanité font partie de cette quête vers la gloire. Serait-il poussé de croire en une satire de la vie d’artiste?
Le défaut de Folk est sans doute celui de nous abandonner alors que la tension s’était tout juste et parfaitement installée entre nos trois hurluberlus. À l’image des feuilletons western, la couverture du prochain épisode, qui sous-entend sa sortie imminente, nous aguiche en toute dernière page du livre et repique notre curiosité. Maintenant, «où les mènera ce chemin?»