Stéfanie Requin Tremblay : Sels de bain
Inspirée par l’affluence d’informations circulant sur son fil de nouvelles Facebook, l’artiste en arts visuels Stéfanie Requin Tremblay révèle avec Sels de bain un photoroman aussi cru, viscéral et intoxiqué que saturé de pastel et de fluo, à la manière des fameux sels de bain dont il est question. S’y retrouve donc «la scrap du web» jointe à la vie réelle, méli-mélo d’amours mortes, de vernis à ongles, de Joy Division et de tequila. Lecture déferlante, Sels de bain accroche véritablement au troisième chapitre – Les chandails –, qui vaut une lecture et une inspection photographique attentives. «Sur tes VHS de vidéoclips de rock, on ne regardait plus les Smiths de la même façon. Ta collection de films était ennuyante. Tu me croyais petite menteuse de claque.» Si on se prend volontairement à suivre les aléas de la pauvrette décrite par Stéfanie Requin Tremblay, avec qui on rigole autant qu’on se noie, on parvient difficilement à suivre le mouvement visuel. Trop cadré, pas suffisamment monté ou travaillé, le flux d’images accroche parfois son admirateur – Macaulay Culkin, Ian Curtis de Joy Division, cassettes, Mix #1 «écrit avec un crayon feutre sur le top du CD-R» – autant qu’il le fera décrocher par sa redondance – dégradés colorés, encore des cassettes, etc. Ainsi, l’objet et sa description, s’il y a lieu, servent de justification à la photographie, plaquée pour confirmer le texte dans son quotidien et sa construction. Sels de bain reste cependant un arrêt obligé dans la fabulation des souvenirs, entre Big Shiny Tunes et le cybersexe. 2013, 100 p.
Lancement à Montréal:
Le 26 avril à la Librairie Formats (2, rue Ste-Catherine Est)