Éric Plamondon : Pomme S

Troisième titre en carrière et volet final de la trilogie articulée autour du millésime 1984, Pomme S se penche cette fois-ci sur l’histoire trop souvent racontée de Steve Jobs. Ce qu’il parvient (presque) à faire oublier par un portrait exempt de complaisance. Nous y reviendrons.

Ce dernier livre de la série phare des éditions Le Quartanier s’inscrit dans la lignée des deux précédents : celui retraçant le destin en montagnes russes de Johnny Weissmuller (Hongrie-Hollywood Express, 2011) et l’autre présentant l’écrivain culte Richard Brautigan (Mayonnaise, 2012). Cette fois encore, la lecture rend moins niaiseux parce qu’on apprend au-delà du récit biographique non autorisé. Et puis on rit, malgré les jeux tantôt faciles tantôt géniaux.

La grande force de l’écriture de Plamondon réside justement en sa capacité d’offrir un récit riche en données factuelles tout en emballant le tout d’une certaine légèreté. Comme un voile sur sa recherche qu’on imagine avoir été longue, fastidieuse. Exception faite des courts chapitres entiers dédiés à l’explication de concepts mathématiques ou informatiques trop complexes pour le commun des mortels. On s’y perd, ça casse le rythme. Une fausse bonne idée.

Autrement, on se délecte de ce récit de vie tout sauf politically correct qui témoigne à merveille du charmant petit côté baveux de l’auteur. Qui d’autre aurait osé écrire que Jobs se prenait pour le fils de Dieu? Pas grand monde et c’est franchement rafraîchissant.

À lire avec la tablette, le téléphone intelligent ou l’ordi pas trop loin pour vivre une réelle expérience multimédia et permettre de saisir toutes les références culturelles (vidéo et autres) citées par Plamondon.

Pomme S

Éric Plamondon

Le Quartanier

248 pages

2013