Elsa Pépin, ex-collègue du Voir, publiait, plus tôt cette année, dans la nouvelle collection Quai no5 de XYZ, un recueil de nouvelles intitulé Quand j’étais l’Amérique. Ces nouvelles nous mènent à la rencontre de personnages solitaires et désaffiliés, sans repères, qui cherchent à la fois la liberté et à s’unir au monde qui les entoure. La famille et l’amour y joueront le rôle ingrat de cages dans lesquelles les protagonistes de Pépin se retrouveront coincés.

Malgré cet emprisonnement, les personnages de Pépin jouissent d’une liberté qu’ils peinent à saisir mais qui est toute proche, discrète, ardente et pourtant fuyante. L’auteure manie avec force le verbe qui se fait juste et vibrant, et excelle dans la sensualité qu’expire l’amour des uns, l’incompréhension des autres.

Que ses histoires soient campées dans une maison de campagne à Saint-Émilie ou à Sainte-Philomène, dans le village de Grosrouvre en France ou sur la plage en Martinique, au Club 737 ou Chez Baptiste, Elsa Pépin réussit à emporter le lecteur dans les aventures de ses personnages et le captiver par des chutes rapides, pas nécessairement dramatiques, mais toujours bien ficelées, faciles d’approche.

Ce premier recueil de nouvelles sert bien l’auteure dont le talent n’est certes pas négligeable, mais qu’on souhaiterait voir affiné, poussé jusqu’à la limite, dans un récit de longue haleine, peut-être, un jour.

Quand j’étais l’Amérique

XYZ – Collection Quai No 5

2014

167 pages