Les 40 ans de la LNI
Jacques L'Heureux
Les 40 ans de la LNI

Jacques L’Heureux

Comment j’ai appris à relativiser…

En 1979, j’assiste aux assises de la LNI qui après sa première année historique décide de prendre de l’expansion. Le coach Michel Garneau est élu à  la tête des Bleus. Il a le premier choix et choisit bien sûr Robert Gravel.

Au cinq ou sixième tour je suis repêché par les Bleus!!! Je fais partie de l’équipe de Robert Gravel. Je capote de joie. Non seulement je jouerai à la LNI mais avec son plus grand joueur.
On jouera 6 ou 7 saisons ensemble et deviendrons camarades au théâtre et dans la vie.

Mais quel jeu de fous que cette invention de Leduc et Gravel, j’ai passé  proche souvent de le répudier de le sacrer à jamais! C’ tait comme une relation haine-amour !!!

Car on en mangeait de l’impro, on en rêvait, on en discutait ad nauseam et c’était ma foi presque une obsession…

Après chaque match je refaisais dans ma tête tout ce que j’aurais dû  ou pu faire, je me réveillais la nuit pour refaire une réplique ou une réponse   tel ou tel situation, c’ tait presque une lubie.
Au théâtre quand t’es moins dedans un soir tu te reprends le lendemain. Mais en impro, quand tu gaffes tu peux pas te reprendre, tu vis avec et je dirais même que tu reste pris avec… j’aurai dû  dont dû  dont dû  comme dis la chanson.

Mais avec le temps et 40 ans de recul, je comprends maintenant (enfin il était temps!) que nos mauvaises improvisations sont toutes aussi importantes que nos bonnes.

Car comment apprécier un moment de génie chez un improvisateur si t’as pas passé  par la poutine, le cliché  ou le lieu commun. Ce jeu existe encore car ce qu’on désire vraiment comme spectateur et comme improvisateur c’est ce petit ou grand moment qui transcende notre quotidien… et dont on nous fait grâce de temps en temps.

Longue vie à la LNI

Jacques

40 ans de théâtre spontané…
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