Les 40 ans de la LNI
Louis-Georges Girard
Les 40 ans de la LNI

Louis-Georges Girard

Jeune acteur à Québec j’ai visionné un documentaire sur une expérience théâtrale qui prenait son envol à Montréal : La LNI.  J’y vois un Ghyslain Tremblay en feu sortir à la vitesse de l’éclair une réplique géniale provoquant un rire indescriptible du public et un silence tout aussi indescriptible de ma part. J’étais Flabergasté. La LNI n’avait pas encore la faveur populaire qu’elle a connue plus tard mais elle avait un nouvel adepte et sûrement pas le dernier. C’est dans le cadre du festival d’été de Québec que la LNI, quelques années plus tard a présenté des Matchs Québec-Montréal au Grand théâtre…à Minuit! Et c’était plein à craquer. J’étais de l’équipe de Québec, et je ne peux décrire mon trac mêlé d’excitation, à la veille de sauter sur la même glace que ces titans qu’étaient Sylvie Legeault, Johanne Fontaine, Claude Laroche et le Grand Robert Gravel. Je n’oublierai jamais ce duel (c’était  le thème de l’impro) avec Robert Gravel qui m’impressionnait tant. En sautant sur la glace je n’espérais que « sauver les meubles » et ne pas avoir trop l’air « zouf ». C’était mal connaître Robert qui s’avéra d’une générosité sans limite et me permit de « jouer » avec lui et de vivre cette extase ludique propre à la LNI. Voilà, j’étais accro. La LNI à la télé connaissait  alors une grande popularité et les réalisateurs et autres décideurs faisaient partie de ces centaines de milliers de téléspectateurs : Une telle vitrine était inestimable.

Une grande partie de mon CV est due mon appartenance à la LNI, mais ce sont de riches rencontres qui me viennent d’abord à l’esprit. Un Marcel Sabourin incitant ses jaunes à donner le meilleur d’eux-mêmes un soir de finale car on pourrait redonner le goût de vive à une personne déprimée qui  nous verrait à la télé, métamorphosant notre rôle d’improvisateur en véritable mission sociale. Un Michel Rivard m’invitant dans son univers pour partager un personnage qui avait pour nom « Double Serge » où on improvisaient  en parlant » synchron »… et ça marchait. Une Marie Michaud aux personnages solides, capable de « virer sur un 10 cennes » et de faire « avancer l’histoire » sa grande force. Sans oublier une Sylvie Legault dominante et inspirante. Et les jumeaux Ostiguy, affublés d’une maladie dégénérative qui assistaient à tous les matchs. Perdant graduellement l’usage de la parole, mais toujours dans leurs yeux un sourire, et une telle compréhension de l’impro. Un des frères survivant assiste encore aux matchs de la LNI muni d’un ordinateur qui lui permet de communiquer. Je ne m’étais pas trompé, c’est un fichu connaisseur, et un de ces nombreux êtres d’exception que la LNI m’a permis de rencontrer.

40 ans de théâtre spontané…
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