Michel Rivard
la LNI c’est d’abord un méchant coup de foudre
un vendredi soir à minuit
dans un local surchauffé
je suis tombé en amour avec touttt le kittt
l’orgue cheap
la bande en plywood
Martineau et son hymne
Ponton et sa face de beu
les règlements les punitions les claques
les joueurs et les joueuses dans leurs chandails trop grands
la liberté dans un carcan cartoon
les éclairs de génie ensevelis sous les mauvaises blagues
le petit démon de l’émotion qui gagne son point
de peine et de misère
le public qui veut rire qui veut du sang
qui veut du vrai au creux du ridicule
le grand Bob Gravel qui patine comme un géant
avec un air de ti-cul qui a une patinoire dans sa cour
pis qui laisse sa gang jouer avec lui
à condition de respecter les règlements
que lui pis son chum Yvon
y’ont écrit sur un carton
je suis tombé en amour avec touttt le kittt
jusqu’à dire OUI quand Pierre-Jean me demande
de mettre ma tête de chanteur populaire
sur la buche de l’impro
jusqu’à dire OUI encore et encore
à Yves, Marcel et André qui m’ont coaché
la folie douce
qui m’ont pitché dans l’arène
pour écrire à mesure
des petits bouttes de 3, 4, 12 minutes
avec les plus belles folles et les plus beaux fous
et ensemble atteindre le ciel une minute
et mordre la poussière de claque la minute d’après
la belle vraie vie bout-de-crisse
dans un chandail rouge jaune noir toujours trop grand pour moi
c’est ça que tu m’as appris la LNI
un gros OUI
quand tu penses que tu vas jouer le docteur
pis que le joueur d’en face dit que t’es le plombier
un gros OUI
OK je vais l’faire le plombier
mais tchèque ta tuyauterie par exemple
c’est ça que tu m’as appris la LNI
un gros OUI à la VIE
on aura tout le temps d’avoir peur après la game…